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Sept raisons de manifester contre l’état d’urgence le 30 janvier

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Candide Racine

Alors que de nombreuses voix s’élèvent contre l’état d’urgence et la déchéance de nationalité, le gouvernement œuvre d’ores et déjà pour leur constitutionnalisation, et leur « normalisation ». Il apparaît de plus en plus clairement que cet état d’urgence vise en réalité à diviser notre camp, en stigmatisant, et en agitant une islamophobie d’Etat, tout en attaquant le mouvement ouvrier et social. Pour la défense des libertés fondamentales et démocratiques, contre l’état d’exception permanent, voici sept raisons de manifester ce samedi 30 janvier.

Pour la liberté d’expression, contre le contrôle idéologique au sein des institutions.

Le lendemain des attentats, il a été demandé aux professeurs de dénoncer les élèves refusant de participer à la minute de silence en mémoire des victimes, suite logique de la pression à l’Union Nationale contre toute contestation des décisions du gouvernement. Dans une commune proche de Lyon, le maire a même mis en place le contrôle de sacs… dans une école maternelle ! À cela s’ajoute une volonté d’embrigader la population, avec le retour du service militaire, pour l’instant uniquement sur la base du volontariat.

Contre les politiques sécuritaires au lycée et dans les facs,

à savoir le contrôle de cartes et des sacs, l’interdiction de se rassembler devant les lycées, parfois la mise en place de véritables dispositifs de sécurité, comme au lycée Racine. De plus, les expulsions des étudiants étrangers dans les facs ont considérablement augmenté. Dernièrement, quatre étudiants ont reçu des OQTF (obligation de quitter le territoire) en quelques jours.

Pour la défense des libertés fondamentales, le droit à la contestation.

Les exemples de répression des luttes se sont multipliés. 24 militants écologistes ont été assignés à résidence avant le sommet du climat, devant « la gravité de la menace qu’ils représentent pour l’ordre public » parce qu’ils envisageaient de participer à la manifestation interdite contre la COP21. En marge de cette mobilisation, 317 militants ont été interpellés à République alors qu’ils manifestaient pacifiquement le 29 novembre dernier.

Contre la criminalisation du mouvement ouvrier.

Pour la première fois sous la Cinquième République, des militants syndicaux ont été condamnés à de la prison ferme après un conflit social. Déjà promis au chômage après leur licenciement et black-listés pour s’être mobilisés contre la fermeture de l’usine, huit ex-salariés de Goodyear ont été condamnés à de la prison ferme. Cette condamnation vise l’ensemble du mouvement social, c’est aussi celle des salariés d’Air France, et des salariés de Ford, poursuivis par la justice pour « dégradation » d’un véhicule. Sous couvert d’état d’urgence, le gouvernement souhaite réduire au silence les militants combatifs dans nos boites, dans la rue, dans nos activités syndicales

Contre les violences policières et le permis de tuer.

L’état d’urgence a donné lieu à de nombreux abus, avec plus de 3000 perquisitions, généralement violentes et inutiles, et aujourd’hui un projet de loi qui vise à étendre davantage les pouvoirs des services de l’ordre : autorisation du port d’arme hors-service, ou encore de fouiller les voitures et les bagages de n’importe qui. C’est d’ailleurs dans ce contexte que le policier qui avait tué Amine Bentounsi d’une balle dans le dos en 2012 a été acquitté vendredi dernier. La police n’hésite pas d’ailleurs à user de son permis de tuer, en abattant notamment un « déséquilibré » à Cergy, ou à la Goutte d’or.

Cette politique sécuritaire et guerrière ne peut qu’augmenter la radicalisation,

d’une part en France, où le budget destiné à créer des milliers de postes de police pourrait être utilisé pour prévenir la radicalisation souvent liée à la misère et à l’absence de perspective dans laquelle se trouve aujourd’hui la jeunesse, alors que la France est devenu le deuxième vendeur d’armes au monde en 2015. D’autre part en Syrie, où les civils se retrouvent pris au piège, subissant d’une part la violence des bombardements français et la dictature de Daech d’autre part.

Le climat islamophobe, xénophobe et la terreur véhiculée entretenu par le gouvernement alimentent le FN,

comme en témoigne ses résultats aux élections régionales ainsi que l’augmentation de l’islamophobie. En 2015, on recenserait plus de 400 actes anti-musulmans en France. En effet, l’état d’urgence et la déchéance de nationalité stigmatisent particulièrement les étrangers, et les musulmans ou assimilés comme tel, avec des perquisitions de mosquées, la chasse aux « radicalisés » et aux migrants, et l’exhortation à se désolidariser des djihadistes, comme s’ils étaient tous de potentiels terroristes.

Pour que la colère puisse s’exprimer, pour que le silence laisse la place aux slogans, contre leur état d’urgence et leur déchéance de nationalité, plus que jamais, il faut que nous marchions avec le collectif Stop état d’urgence, samedi 30 janvier partout en France et à Paris, à 14h30, place de la République.

Pour la levée immédiate de l’état d’urgence et de l’état d’exception permanent !

Pour l’abandon de la constitutionnalisation de l’état d’urgence et de la déchéance de nationalité !

Pour l’arrêt de la répression et de la stigmatisation des manifestant-e-s et militant-e-s des mouvements sociaux, des migrant-e-s, des musulman-e-s ou supposé-e-s l’être, des quartiers populaires !

Respect de la liberté de manifester, de se réunir et de s’exprimer !

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Mis à jour le dimanche 24 mars 2024