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En grève, dans la rue, sur les places, le 28 avril et après, retrait de la loi travail !

Un président qui fait flop à chacune de ses interventions et un gouvernement tellement discrédité aux yeux des travailleurs et de la jeunesse qu’il n’a comme seule réponse que des miettes à leur proposer et les coups de matraque à leur asséner...

Un mois et demi de contestation en continu

9 mars, 17 mars, 24 mars, 31 mars, 5 avril, 9 avril : tant de journées durant lesquelles, plus ou moins massivement, s’est exprimée la colère d’une partie de la jeunesse et des travailleurs. Depuis plusieurs semaines, pas un jour ne passe sans qu’une AG n’ait lieu sur une faculté, sans qu’un lycée, quelque part en France ne soit bloqué, sans qu’une place ne soit occupée, sans qu’une grève sectorielle ne reprenne à son compte le retrait de la loi travail.
Dès le début, la jeunesse qui a secoué le cocotier. Dès le 9 mars, les organisations de jeunesse avaient décidé d’accélérer les rythmes sans attendre un 31 mars lointain prévu par les organisations syndicales. Et si les salariéEs ne les ont pas majoritairement rejoints dans la lutte, toutes ces journées de grève et d’action, ponctuées de comités de mobilisation sur les universités, d’actions diverses et de meetings, ont donné le ton à la période qui venait : une brèche s’ouvre et nous n’avons pas l’intention de la refermer !

C’est l’heure de régler nos comptes !

Dans une vidéo des youtubers « On vaut mieux que ça », une des propositions était de raconter la dernière fois que l’on s’était « foutu » de nous au boulot. Embarras du choix tant les vexations sont quotidiennes ! C’est pourquoi la loi El Khomri, c’est un peu la cerise sur le gâteau, le trop-plein qui vient couronner un amoncellement de mesures antisociales qui ramènent notre camp social au Moyen Age, avec son cortège de main-d’œuvre embauchée à la journée et payée au bon vouloir des seigneurs.
Pendant que les postiers de Rivesaltes en sont à 131 jours de grève pour obtenir l’embauche définitive de leurs collègues précaires et des tournées supplémentaires, qu’à Mayotte, c’est 15 jours de grève générale qui viennent de s’écouler pour l’égalité réelle et contre la loi travail, le PDG du groupe PSA, en exploitant les autres, a doublé son salaire qui atteint désormais 5,24 millions d’euros par an. Il faudrait 241 ans à une ouvrière de PSA pour obtenir une telle somme !

Pendant enfin que les lycéenEs subissent une répression d’ampleur, que pas une seule manifestation ne se déroule sans un déploiement massif de flics en tout genre, que les lycées mobilisés font l’objet d’une surveillance quasi carcérale quand ce n’est pas la fermeture administrative qui est décrétée, Balkany continue de se pavaner en toute impunité en planquant ses millions au Panama !
Alors oui, dans ses conditions, il est bien évident que la loi travail a non seulement libéré les ressentis pour ce qu’elle est mais aussi pour toutes les attaques subies depuis des années. Salaires, emplois, conditions de travail, mesures sectorielles comme la réforme socle chez les cheminotEs qui leur vole des jours de repos, aucun secteur n’est épargné par la voracité du patronat... mais aucun secteur non plus ne s’est pas à un moment ou à un autre mis en grève !

Ah le joli mois de mai !

Chaque mobilisation va puiser dans l’histoire des autres mais aussi se réinvente. Si la mobilisation dans les universités n’a pas pris l’ampleur espérée, elle s’est ancrée au point que les comités de mobilisations ont d’ores et déjà prévu de se réunir pendant les vacances et qu’au premier jour de rentrée de leur zone, ce lundi 18 avril, une AG de 1 500 étudiantEs s’est tenue à Rennes. Les lycéenEs ont aussi fait la démonstration de leur capacité d’agitation mais aussi de leur détermination.
Et dans tout cela, les « Nuits debout », par-delà l’hétérogénéité des participantEs, permettent indéniablement que s’expriment en vrac toutes les colères accumulées.

Mais on ne coupera pas à la discussion fondamentale : pour les faire reculer, pour leur faire ravaler leur loi et espérer aller plus loin, il est temps que les salariéEs, massivement, rentrent dans la bagarre et que des oppositions de travailleurEs, on passe à la grève générale.
Ce 26 avril, les cheminotEs sont appelés à la grève. Ils sont un espoir important pour la suite de la mobilisation. Alors que dans bien des secteurs, on s’est regardé en chiens de faïence, attendant de voir qui aura le courage de partir en grève reconductible avant les autres pour donner le ton, les salariéEs de la SNCF ont une occasion de répondre dès le 26 à cette aspiration en ouvrant la porte de la reconduction dès le 27 et en étant du coup, avec les jeunes, les fers de lance de la nouvelle journée de grève interprofessionnelle du 28 avril.

Parce que la grève générale n’a pas été autant discutée depuis longtemps comme moyen crédible de tordre le cou aux profiteurs, il est temps maintenant de la mettre en pratique. Que des lycées, des facs, des places, des usines, dès le 28 avril, se multiplient les reconductions de grève, que l’on brise les carcans, que l’on cesse de travailler pour les patrons pour avoir le temps de coordonner les équipes qui veulent s’engager dans la lutte. Au mois de mai, soyons en grève jusqu’au retrait !

Denise Sarraute

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Mis à jour le dimanche 24 mars 2024