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Loi Travail. 49.3 bis repetita ! Manifestons contre ce gouvernement, sa loi Travail et sa démocratie « Made in Medef »

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Yano Lesage

C’est désormais acté. Si depuis ce matin, l’ombre du 49.3, à l’heure du retour du texte sur la loi travail à l’Assemblée, plane, Valls vient de confirmer son utilisation à 15heure. En utilisant l’article 49.3, l’une des armes les plus anti-démocratiques de la cinquième République, le gouvernement a décidé, une nouvelle fois, de mettre au pas son opposition interne pour imposer en force sans vote ni débat son projet de loi. Pour une 12e journée de mobilisation appelée par l’intersyndicale, dans la rue, s’exprime une nouvelle fois, malgré un nouveau dispositif policier hors norme, la détermination des manifestants à battre en brèche ce gouvernement, sa loi Travail auquel la majorité de la population est opposée, sa « démocratie made in MEDEF », et son monde. {}

Le 49.3 et l’échec de la stratégie visant à rallier les « frondeurs »

Selon une source de l’AFP, ce matin « la décision est actée et le premier ministre l’annoncera officiellement dans l’hémicycle, normalement à l’ouverture des débats à 15h ». Chose confirmée depuis l’heure puisqu’il vient d’être de nouveau dégainé à l’Assemblée. A lafois signe de faiblesse et de « jusqu’au-boutisme » de l’exécutif, l’usage du 49.3 révèle que le gouvernement, qui n’a pas réussi à convaincre une partie des « frondeurs », est toujours aussi déterminé à imposer sa loi Travail au forceps, même sans majorité.Il n’a pas voulu entendre ces derniers, qui avaient rassemblé derrière eux 123 députés pour la modification de l’art 2 sur la majoration des heures supplémentaires. C’est donc faisant fi de cette modification et des revendications portées par Jean-Claude Mailly de Force Ouvrière,absent pour la première fois lors de la manifestation aujourd’hui à Paris, que le gouvernement a décidé de passer en force.

Après déjà 4 mois de mobilisation contre la loi Travail, si le gouvernement passe en force, c’est aussi qu’il souhaite accélérer la procédure et passer le texte avant l’été, la date du 20 juillet étant la date de promulgation officielle de la loi lors d’un troisième passage à l’Assemblée.

Du côté de l’Assemblée, le gouvernement tient également à soumettre à la discipline les députés « frondeurs », qui, en réponse, vont tenter de réunir 58 signatures pour mettre en place une motion de censure à gauche contre le gouvernement. La primaire à gauche, énième manœuvre du gouvernement, se prépare : en cas de vote d’une motion de censure, les frondeurs se retrouveraient exclus du parti socialiste et donc dans l’incapacité d’y participer. L’organisation de cette primaire, qui aura tôt fait d’imposer la nomination du président-candidat Hollande par l’appareil du PS, montre les ressources tacticiennes d’un gouvernement, sur la brèche pour faire passer sa loi travail.

Hollande se fout de la démocratie, rappelons-le à l’ordre !

Ce nouveau passage en force montre à quel point l’exécutif passe outre l’opinion et les cadres, pourtant terriblement limités, de la démocratie bourgeoise. Pour Hollande et Valls, l’heure est à la démonstration de force face à une droite en embuscade : « Moi je pense que nous pouvons gagner en 2017 », a-t-il déclaré devant les députés PS ce matin, mettant en avant les compromis avec la CFDT qui a soutenu le texte depuis le début. Pour cela, il joue la surenchère autoritaire.

Alors qu’en mai dernier, l’usage du 49.3 avait ouvert la voix à l’entrée en scène du mouvement ouvrier, avec ses méthodes de grève et de piquet, le gouvernement parie pour passer cette fois-ci entre les gouttes, alors que les directions syndicales, semblent préparer la trêve estivale.

Après les manifestations encagées, ce nouveau passage en force du gouvernement met en évidence à quel point, la « démocratie » et ses institutions aux traits des plus bonapartistes de la 5e République n’est qu’une farce visant à couvrir une vraie dictature, celle du Medef et du CAC40. Face à ce nouvel affront aux travailleurs et à la majorité qui rejette massivement ce texte, il convient de reprendre la rue pour affirmer que nous ne sommes pas dupes de leur « démocratie », et que ce sera dans la rue, par les grèves, et la mobilisation que nous pourrons faire faire reculer le gouvernement, au service du patronat. Même si le gouvernement passe sa loi Travail en force, son application reste à mettre en œuvre ; ce 5 juillet, est l’occasion de réaffirmer tous ensemble notre détermination à aller jusqu’au bout, quitte à reprendre à la rentrée si nécessaire !

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Mis à jour le dimanche 21 avril 2024