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Que faut-il attendre de la résolution de l’ONU sur les réfugiés d’Alep ?

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Lundi 19 le Conseil de Sécurité de l’ONU a voté à l’unanimité une résolution permettant de déployer des observateurs pour surveiller l’évacuation des civils des zones en conflit, notamment à Alep-Est et dans des villages chiites assiégés par les forces « rebelles ». La résolution de l’ONU pourra-t-elle vraiment garantir l’évacuation en toute sécurité des civils des zones de guerre ? Rien n’est moins sûr.

Philippe Alcoy

En effet, pour que cette résolution ait eu lieu et soit votée à l’unanimité, c’est-à-dire même avec le vote de la Russie, il a fallu faire certains compromis. Le plus important de ces compromis a été le fait que les observateurs ne pourront accéder aux zones de conflit qu’avec l’accord des « intéressés ». Autrement dit, aussi bien le gouvernement Assad que les forces « rebelles » pourraient bloquer à tout moment l’action de ces observateurs.

La Russie et la Turquie avaient trouvé un accord sur un cessez-le-feu permettant l’évacuation des civils la semaine dernière (sur le dos des Etats Unis et des puissances occidentales). Mais celui-ci a été mis à mal vendredi et durant le weekend quand le régime syrien et des groupes rebelles ont stoppé ces évacuations de civils. En effet, aussi bien Assad que l’opposition sont soupçonnés d’avoir attaqué ce weekend des bus se dirigeant vers les zones de conflit pour évacuer des civils.

Depuis quelques jours, et depuis que les yeux de planète entière sont rivés sur la situation à Alep, la presse a dû notifier massivement non seulement des pratiques néfastes du régime mais aussi de celles des « rebelles » : siège des villes, des civils délibérément affamés et bombardés. Tout cela permet de montrer encore une fois que dans la guerre syrienne les classes populaires sont attrapées entre le feu croisé d’un ensemble de forces réactionnaires.

Certaines sources affirment qu’il resterait encore quelques milliers de personnes dans ces zones de conflit. Cependant, depuis lundi les évacuations des civils auraient repris. Cela laisse penser que l’envoi d’observateurs de l’ONU arriverait un peu en retard. Mais au-delà de cet aspect et du fait que la résolution donne un pouvoir indéniable aux assassins du peuple syriens sur les envoyés de l’ONU, il faudrait rappeler que cette organisation n’est en rien une garantie pour la préservation de la vie de la population civile. Il suffit de mentionner l’exemple de Srebrenica durant la guerre en Bosnie-Herzégovine en 1995 quand les casques bleus ont abandonné la population laissant le champ libre pour que les forces nationalistes serbes mènent un génocide tuant autour de 8.000 personnes en quelques heures. Ce génocide à Srebrenica a aussi été facilité par la politique de désarmement des résistants de la ville imposée par l’ONU.

Un autre élément qu’il faut remarquer c’est l’hypocrisie de ces dirigeants occidentaux. Tout en essayant de faire peser la responsabilité sur le sort tragique des réfugiés sur le régime syrien et ses alliés, en parlant beaucoup moins des crimes des alliés des impérialistes, ils occultent le fait que leurs politiques racistes, xénophobes et islamophobes à l’encontre des réfugiés et migrants qui arrivent en Europe ne fait qu’ajouter une couche de souffrance à ces populations. En effet, si les dirigeants occidentaux s’inquiétaient vraiment du sort des réfugiés ils devraient non seulement concentrer leurs efforts pour arriver à un cessez-le-feu multilatéral et immédiat, ils devraient surtout ouvrir les frontières de l’UE et garantir un accueil décent à tous les réfugiés souhaitant se rendre sur le continent.

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Mis à jour le dimanche 24 mars 2024