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Amnesty International : un cri d’alarme contre l’offensive réactionnaire

[Le rapport annuel d’Amnesty International, rendu public à Paris ce 22 février, donne une photographie des ravages opérés par l’offensive les classes dominantes contre les travailleurEs et les peuples.

Les discours de haine, « des discours remplis d’accusations instillant la peur et désignant des boucs émissaires, propagés par ceux qui cherchaient à prendre le pouvoir ou à le conserver à tout prix » occupent le devant de la scène.

« Discours de haine »

« Les craintes étaient certes perceptibles pendant la campagne électorale américaine avec les propos incendiaires du candidat Trump. Mais aujourd’hui, ce même candidat Trump est au pouvoir, Duterte a lui aussi été élu, et l’effet du Brexit et de la montée des mouvements d’extrême droite en Europe n’ont pas fini de se faire sentir. »

Viktor Orban qualifie les migrants de « poison », le député néerlandais d’extrême droite Geert Wilders parle de la « racaille marocaine ». Aux Philippines, une vague d’exécutions expéditives a été ordonnées par Duterte visant des milliers de personnes soupçonnées d’être impliquées dans le commerce des stupéfiants. En Birmanie, des dizaines de milliers de Rohingyas ont été déplacés dans des « opérations de nettoyage », avec tirs aveugles sur les civils, viols, arrestations arbitraires...

« L’ampleur grandissante des politiques sécuritaires »

En France, Amnesty International dénonce la restriction des droits élémentaires en invoquant la lutte contre le terrorisme, en particulier l’état d’urgence décidé après les attentats du 13 novembre 2015 et prolongé depuis. Selon son recensement, de fin 2015 à fin 2016, « seules 0,3 % des mesures liées à l’état d’urgence ont débouché sur une enquête judiciaire pour faits de terrorisme », les autres renvoyant aux interdictions de manifestations, surveillance de masse généralisée, assignations à résidence…

De nombreux pays européens modifient leur Constitution ou adoptent de nouvelles lois pour faciliter la déclaration de l’état d’urgence. En Hongrie, un sixième amendement adopté en juin 2016 vient accentuer considérablement les pouvoirs de l’exécutif en cas de « situation de menace terroriste ». Il permet le déploiement de l’armée et l’autorisation pour les militaires d’utiliser des armes à feu, la suspension des lois, ou encore l’interdiction de manifestations publiques.

« L’égoïsme des pays riches »

La situation des réfugiés s’est dégradée. « 36 pays ont violé le droit international en renvoyant illégalement des réfugiés dans des pays où leurs droits étaient menacés », note Amnesty. L’assimilation des réfugiés aux terroristes sans le moindre fait à l’appui devient un lieu commun dans les discours politiciens. La moitié des réfugiés du monde est installée dans des pays voisins de ceux qu’ils ont quittés, souvent pauvres et en proie à la guerre.

« Les pays riches, y compris la France, ne prennent pas leur responsabilité. […] Depuis 2011, l’Hexagone n’a ­accueilli que 11 000 Syriens, tandis que la Jordanie – qui compte presque dix fois moins d’habitants – en a admis plus de 655 000, soit 60 fois plus ! » « L’Union européenne, qui compte plus de 500 millions d’habitants et qui constitue l’ensemble politique le plus riche de la planète, s’est singulièrement montrée incapable d’apporter une réponse cohérente, humaine et respectueuse des droits humains. [...] Seuls dix pays, qui représentent moins de 2,5 % du PIB mondial, accueillent 56 % des réfugiés de la planète ».

« 70 ans de progrès en danger »

C’est une régression sociale et démocratique, humanitaire, considérable qui est en cours. Selon le secrétaire général d’Amnesty, « plus de 70 années de travail acharné et de progrès humains sont en danger ». Sans idéaliser, loin s’en faut, ces 70 ans qui nous séparent de la Seconde Guerre mondiale, il n’empêche que l’offensive des classes capitalistes pour maintenir le taux de profit débouche sur une terrible régression des acquis qui avaient pu être conquis sous la pression des travailleurs et des révolutions coloniales.

« L’indignation de chacun doit provoquer des actions de solidarité qui défient les personnes au pouvoir afin de protéger les droits humains. » C’est vrai, mais la seule voie pour défendre acquis et progrès est d’aller plus loin pour contester radicalement la domination des capitalistes qui menacent l’avenir même de la société.

Yvan Lemaitre

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Mis à jour le samedi 13 avril 2024