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Berlin. Manifestation néo-nazie bloquée par 1500 contre-manifestants

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Alors que l’extrême-droite s’est affiché ouvertement il y a quelques jours aux États-Unis, tuant la militante antifasciste Heather Hayer, les néo-nazis se sont donné rendez-vous à Berlin samedi dernier. La réponse de rue a été à la hauteur.

Hermine Bianca

Samedi dernier, environ 500 néo-nazis venus de toute l’Europe se sont rassemblés pour manifester dans la capitale allemande, afin de commémorer le trentième anniversaire de la mort de Rudolf Hess, dirigeant nazi proche d’Hitler, érigé en « martyr » après son suicide en prison. C’est derrière une banderole portant les mots « Ich bereue nichts » (Je ne regrette rien) qu’ont défilé les néo-nazis.

1500 personnes se sont retrouvées dès 10h, à la gare de Spandau, pour apporter une réponse dans la rue : au-delà des militants antifascistes et des organisations d’extrême-gauche, les partis Die Linke (parti de gauche), ainsi que Die Grüne (les Verts), en ce moment au pouvoir à Berlin, avaient également répondu à l’appel. Le syndicat Ver.di avait aussi appelé à la manifestation, même si peu de syndiqués étaient mobilisés. La manifestation est partie dans une ambiance combative vers le point où devaient manifester les militants d’extrême-droite. L’internationalisme était au rendez-vous, avec des slogans dans toutes les langues : « Tout le monde déteste la police », « Nazis raus » (dehors les nazis), « Fasizme karsi omuz omuza » (unissons-nous contre le fascisme !) « Say it loud, say it clear, refugees are welcome here ! ».

La présence massive des contre-manifestants a fini par obliger les néo-nazis à changer d’itinéraire, tandis que la police berlinoise bloquait des deux côtés la rue principale où devait se tenir la manifestation, et faisait la chasse aux militants d’extrême gauche dans les ruelles. Par des chemins détournés, toujours poursuivis par les policiers en uniforme, les plus radicaux ont tenté de retrouver le cortège d’extrême-droite, tandis que les forces de l’ordre encerclaient les contre-manifestants des deux côtés du pont de la Ruhlebener Straße pour laisser le chemin libre aux militants d’extrême droite.

Depuis leur cortège, ceux-ci ont cherché à provoquer les contre-manifestants par des gestes et des formules racistes et sexistes. Les contre-manifestants ont seulement pu les voir passer à travers les fenêtres des voitures de police, dont les agents menaçants, casqués et équipés de gaz poivre, se tenaient prêts à intervenir au moindre écart. Cela n’a pas entamé leur combativité. Les slogans continuaient à fuser : « Haut ab ! » (Cassez-vous !) « Siamo tutti antifascisti », et les néo-nazis ont traversé le pont sous les huées.

Le blocage de la manifestation a donc été un succès, qui montre qu’il est possible de combattre l’extrême-droite dans la rue et de leur imposer des défaites, sans lesquelles ils seraient plus nombreux à oser descendre dans la rue, comme l’ont montré les expériences passées. Evidemment, ces actions sont importantes pour combattre les « racistes décomplexés » et les néofascistes de tout type mais elles ne suffiront pas d’elles-mêmes pour éradiquer durablement les idées l’extrême-droite, inhérentes au capitalisme notamment en temps de crise. En ce sens, l’unité de la jeunesse précarisée et de la classe ouvrière et ses organisations est centrale pour faire reculer l’extrême droite et ses idées.

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Mis à jour le samedi 13 avril 2024