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Une première AG enthousiasmante pour commencer à construire le mouvement Me Too !

Crédit Photo : NPA / AL
Après le succès du rassemblement MeToo du 29 octobre qui a réuni près de 2000 personnes à République à Paris, des militantes du mouvement MeToo, des militantes de l’association « En Avant Tout(e)s » et la commission féministe Île-de-France du NPA ont décidé d’appeler à une AG pour prolonger les débats entamés place de la République, afin que chacun de nos témoignages de violences vécues ne se résume pas à une bouteille d’appel au secours jetée à la mer. Une AG donc pour politiser nos discussions dans la perspective de construire un mouvement féministe massif contre les violences sexistes.

Un début de mobilisation unitaire pour un début de mouvement

L’AG, qui s’est tenue le mardi 7 novembre en soirée à la Bourse du Travail de Paris, a réuni plus d’une centaine de personnes dans une ambiance combative et bienveillante. En plus des groupes qui ont appelé à l’AG, de nombreuses organisations étaient présentes : le Collectif Féministes Révolutionnaires, Alerta Feminista, les Effronté.e.s, le Planning Familial, l’Inter-LGBT, Alternative Libertaire, le Parti de Gauche, des militantes du CNDF, le Collectif H/F, des militant·e·s du groupe organisateur de la marche 8 mars pour tou·te·s, et probablement bien d’autres encore.

Toutefois, la moitié de la salle était composée de personnes qui vivaient avec Me Too leur première expérience militante et étaient déterminées à se mobiliser pour changer les choses. Leurs interventions ont particulièrement été applaudies, afin d’encourager ces nouvelles militantes à prendre confiance en elles et en la force qu’elles représentaient pour un mouvement féministe. Cela est particulièrement enthousiasmant, et fait de cette AG un premier pas dans la construction d’une structure auto-organisée pour le mouvement.
Un autre point notable était que de nombreuses tendances internes au milieu féministe y étaient représentées, sans que les points de clivage ne polarisent la discussion -signe indubitable des effets du début de mouvement en cours et de la réussite de la construction d’une démarche unitaire.

Toutes ensemble dans la rue le 25 novembre !

Il a été décidé que la prochaine échéance d’importance pour le mouvement MeToo serait le 25 novembre, pour la journée mondiale contre les violences faites aux femmes, et la manifestation organisée à 14h30 au départ de République. Il sera demandé au CNDF qui l’organise traditionnellement que la manifestation s’ouvre par un cortège MeToo, en tant que cortège en lutte. La manifestation sera suivie d’une AG à 18h pour discuter des suites du mouvement. D’ici là, une prochaine AG MeToo sera organisée le dimanche 19 novembre pour poursuivre nos discussions entamées et organiser le travail militant.

Quelle stratégie militante et quels mots d’ordre pour massifier la mobilisation féministe ?

Cette AG n’est qu’un début, et il nous reste encore beaucoup à faire ! Il nous faut d’abord continuer à construire ce front unique pour s’assurer de poser la base nécessaire au développement d’un mouvement d’ampleur. Cependant, l’unité dans la rue et dans l’action ne doit pas empêcher les débats politiques et il nous faut désormais s’atteler à porter les discussions politiques plus loin : développer l’analyse du sexisme comme produit par toutes les institutions de cette société, de l’école jusqu’à l’hôpital en passant par la justice et la police ; revenir sur les liens profonds qui unissent patriarcat, capitalisme et racisme ; défendre des méthodes de lutte qui s’appuient sur notre auto-organisation et notre indépendance politique vis-à-vis du pouvoir en place ; enfin combattre toute illusion dans les promesses du gouvernement et développer la confiance dans la force que nous représentons toutes ensemble.

La question des revendications va être en particulier essentielle, afin d’avancer des revendications qui ne soient pas instrumentalisables par le gouvernement, dans une politique raciste et contre les classes populaires, comme cela a pu être le cas avec la pénalisation du harcèlement de rue, tout en permettant d’adosser la défense d’une ligne politique féministe et révolutionnaire autour de revendications concrètes permettant aussi de réelles avancées dans l’immédiat. A ce titre, des revendications possibles pourraient être de demander la création d’un service public féministe pour les victimes de violences, qui prendrait les plaintes, serait un lieu d’accueil, de vie, et de prévention, ou encore d’exiger plus de financement pour l’éducation et la prévention des violences sexistes de la maternelle à l’université et sur tous les lieux de travail. Il nous faut de plus faire le lien contre les ordonnances Macron, notamment en mettant en avant la suppression des CHSCT et la plus grande vulnérabilité des femmes et minorités de genre par cette contre-réforme qui, s’attaquant aux droits de tou.te.s les travailleurs/euses, affectera d’autant plus celles qui ont à charge la plus grande partie des tâches domestiques et ne pourront donc pas se plier à des conditions de travail dont la maitrise leur échappera de plus en plus.

Aurore, Julia et Louise

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Mis à jour le samedi 13 avril 2024