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Accueil > Communiqués, conférences, réunions > NPA 09 > La « sécurité », un bon moyen pour « la chasse aux pauvres » !

La « sécurité », un bon moyen pour « la chasse aux pauvres » !

Fin décembre 2014, après des vols et des dégradations en Pays d’Olmes ( dont au château municipal, à la MJC et dans les écoles de Laroque d’Olmes), les éluEs et la presse locale ont fait monter la pression et poussé les pouvoirs publics a obtenir des résultats, autrement dit à augmenter la répression...
J’ai ainsi été témoin d’un « accrochage » entre jeunes et gendarmes et fait ( le 15 janvier 2015) une attestation en Justice que je cite ci-dessous.

LES FAITS :

« Ce 23 décembre 2014, en rejoignant mon domicile, j’avais remarqué un véhicule de gendarmerie aux »Quatre chemins« , un autre »Rue du 19 mars 1962« . En arrivant au croisement des rues »St Jacques« et »Forestier« , un troisième véhicule de gendarmerie était stationné rue »St Jacques« et des gendarmes étaient en discussion avec un groupe de jeunes. En traversant le groupe, j’ai entendu un jeune dire : »On rentre chez nous, on va prendre un café« , puis, en haut de la rue, j’ai pu entendre un autre jeune dire »Non« . Je me suis retourné et j’ai compris que les gendarmes demandaient leurs papiers d’identité à ces jeunes et que l’un d’eux refusait. Je suis rentré chez moi ( une rue plus haut) et là, j’ai entendu des avertisseurs sonores de véhicules de police. Depuis ma fenêtre, j’ai vu le véhicule de gendarmerie placé aux »Quatre chemins« qui se dirigeait vers le quartier. J’ai compris qu’il devait y avoir un problème rue »Forestier". Je suis donc descendu vers cette rue où j’ai vu deux jeunes que les gendarmes menottaient et d’autres qui étaient toujours là, près des trois voitures de gendarmerie. Je n’ai, à aucun moment, vu de violences, ni de jeune cracher sur les représentants des forces de l’ordre*.
Je suis resté jusqu’au départ des gendarmes et dit mon regret de voir monter la tension à Laroque d’Olmes et dans ce quartier historique qui se délabre pour des raisons socio-économiques. Je pense que cet événement du 23 décembre 2014 est la conséquence d’un climat créé par la recherche de coupables après les destructions de matériel à l’école et au château municipal de Laroque d’Olmes. Les jeunes mis en cause sont, pour moi, victimes de leur apparence ( en groupe, souvent avec la tête recouverte d’un capuchon) alors qu’ils sont corrects et respectueux. J’en parle par expérience concrète dans le quartier.
En tous les cas, je refuse que l’avenir soit fait d’affrontements entre jeunes et policiers par le simple fait d’être jeune ou d’être policier."

* Cet acte sera reproché à un jeune par un gendarme.

LA PRÉSENTATION DES FAITS :

Ces faits ont eu lieu vers 17h à 18h, pas un journaliste sur place, seulement les jeunes, les gendarmes et trois à quatre habitantEs du quartier. Or, dès le lendemain matin, « La Dépêche » titrait à la « une » : « Un gendarme blessé lors d’une patrouille ». Et aussi « Une patrouille de gendarmerie a été prise à partie par une dizaine de personnes, hier en fin d’après-midi, sur Laroque d’Olmes. L’altercation a été suffisamment violente pour qu’un gendarme soit blessé. Trois hommes sont en garde à vue ». L’article de la page 2 montre bien que les informateurs sont les gendarmes. Le lendemain (25 décembre), l’article rejoint un peu mieux la réalité des faits même si le titre (de « une » toujours) reste « Laroque d’Olmes : les agresseurs des gendarmes jugés en 2015 » et que le maire de Laroque, en photo et en « une » encore, réclame la réouverture de la gendarmerie de Laroque d’Olmes ...

L’ENQUÊTE ET LE JUGEMENT :

En toute partialité, l’enquête va être menée par ... les gendarmes de Lavelanet qui sont donc « juges et parties » ; Je ne suis pas auditionné, ni un habitant du quartier qui a joué un rôle pacificateur mais qui est le grand-père d’un des jeunes mis en cause.
Le procès a lieu avec un bon travail des avocats de la défense qui tentent de placer l’affaire dans son contexte et même la presse locale est obligée de nuancer ses jugements et d’être plus « objective » . Le 13 février 2015, « La Dépêche » titre : « Questions autour d’une interpellation » ...
Pourtant le jugement tombe, le 31 mars 2015, et quatre personnes sont condamnées à deux mois de prison avec sursis et 180 heures de TIG (Travail d’Intérêt Général) pour l’un et 105 heures de TIG pour les trois autres. Le comble c’est l’argent que les gendarmes obtiennent pour « dommages et intérêts » : 1250 € !
Ça, il faut le faire : des fonctionnaires titulaires au bon statut qui vont se faire payer par des personnes aux très faibles revenus !

SOLIDARITÉ, ÉDUCATION ET PAS RÉPRESSION.

La solidarité financière, est, je pense, nécessaire pour dénoncer ce système toujours plus dur pour les pauvres et toujours si arrangeant avec les riches, les « délinquants en col blanc ».
Qui parle de l’insécurité sociale avec le chômage, la pauvreté, la précarité en augmentation ? Qui parle de l’insécurité sanitaire avec le tétrachloréthylène dans l’eau et l’air en Pays d’Olmes ? Qui recherche les responsabilités d’ « Auréa », société qui fait du profit et qui a abandonné « Recycarbo » dans la zone industrielle du Moulin d’En Four avec ses polluants et sa note de plusieurs centaines de milliers d’euros à payer par les contribuables ?
Par contre, les autorités investissent dans les caméras et autres systèmes de surveillance, faisant de toute personne, un suspect en puissance, au lieu d’investir dans l’éducation en embauchant des éducateurs. Sans parler de l’intérêt politique et social que permet un tel climat en divisant les victimes du système et en leur faisant oublier les vrais responsables.

Jean-Charles Sutra.

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Mis à jour le dimanche 21 avril 2024