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Accueil > Communiqués, conférences, réunions > NPA national > Politique & économie > Nos solidarités n’ont pas de frontières !

Nos solidarités n’ont pas de frontières !

Crédit Photo : Hollande a séché ses larmes... DR

Quelques jours à peine après le naufrage dramatique d’un bateau en Méditerranée – 800 migrantEs « disparus » –, l’Union européenne (UE) s’est réunie lors d’un sommet qualifié d’« extraordinaire », jeudi 23 avril à Bruxelles. Plus qu’un sommet, c’est plutôt à un summum de cynisme et d’hypocrisie auquel nous avons assisté...

Au minimum, sous le coup et la pression d’une émotion internationale, on aurait pu attendre des 28 États membres qu’ils prennent quelques mesures, ne serait-ce que pour justifier les larmes de crocodiles qu’ils versent depuis quelques jours. Il n’en a rien été.

La forteresse se renforce

Remplaçant depuis novembre 2014 l’opération Mare Nostrum (qui était une mission humanitaire dont le but était le secours et le sauvetage des personnes en mer), l’opération Triton bénéficie d’une belle promotion grâce aux décisions européennes. Dotée jusque là d’un budget mensuel de 3 millions d’euros, celui-ci se voit tripler pour « agir vite » selon les mots de Merkel... Concrètement, plus de navires, d’avions, d’hélicoptères et de personnel, mais pour faire quoi ?
L’opération ou mission Triton aurait pour objectif « la surveillance et le sauvetage en mer »... mais elle est surtout encadrée par l’agence européenne Frontex, dont la mission est de sécuriser la frontière extérieure de l’Europe de Schengen. Ainsi, les États européens prétendent agir pour réduire les naufrages et sauver des vies, mais dans les faits, ils ne savent pas faire autre chose que de surveiller, verrouiller, repousser, se retrancher derrière leurs frontières barbelés...
Tout au plus, les pays européens se sont engagés à accueillir – sans le chiffrer – des migrantEs venus de Syrie. François Hollande a d’ores et déjà indiqué que « la France prendra sa part » en accueillant « entre 500 et 700 Syriens »... Des chiffres dérisoires au vu des besoins, et des possibilités de la 6e puissance mondiale.

Ils arriveront quand même...
Il n’y a pas de solution militaire, et les choix des classes dirigeantes européennes sont donc à proprement parler criminels. Ainsi, en dix ans, on estime que plus de 22 000 personnes sont mortes noyées sur des bateaux de fortune, dont plus de 3 400 sur la seule année 2014. Pourtant, face au désespoir, rien n’est dissuasif, même pas le risque de mourir... Rien ne peut empêcher des dizaines, des centaines de milliers d’êtres humains de fuir les souffrances de la misère et de la guerre, des souffrances dont les grandes puissances, en particulier la France, portent une lourde responsabilité.
Ces migrantEs sont prêts à remettre leur vie entre les mains de passeurs mafieux, qui les dépouillent et les assassinent, pour fuir des pays dévastés. Mais du Nigeria, à l’Érythrée, de la Syrie au Yémen, les dictatures, les bandes armées qui s’affrontent sont le produit d’un chaos produit par les politiques impérialistes des USA et de l’Union européenne, à commencer par la Libye, pays d’où partent ces bateaux de la mort.

L’internationalisme, c’est la fin des frontières
Les migrantEs ne se retrouveraient pas à la merci des passeurs au péril de leur vie s’ils pouvaient voyager de façon régulière, si les visas ne leur étaient pas refusés, s’ils pouvaient circuler librement... C’est toute cette politique de non-asile qui doit radicalement changer, en donnant l’absolue priorité à la protection, à la sécurité et à la santé des migrantEs. Cela suppose d’en finir avec Frontex et d’assurer le droit d’asile à celles et ceux qui fuient les guerres, la misère, la répression, les catastrophes climatiques...
En rupture avec la logique capitaliste qui met les peuples et les travailleurEs en concurrence, la fin de la criminalisation de l’immigration, la liberté de circulation et d’installation, l’égalité des droits pour toutes et tous dans les différents pays de l’Union européenne, sont les combats que doivent mener ensemble celles et ceux qui sont indignés par les drames quotidiens d’une mer Méditerranée devenue un véritable cimetière. Ici, cela passe par la régularisation de tous les sans-papiers et l’octroi aux étrangers qui le souhaitent de tous les droits de résidence et de citoyenneté, dont le droit de vote.
C’est pour ces exigences que nous manifestons ce 1er Mai. Contre les politiques sécuritaires et racistes qui profitent à l’extrême droite, c’est une journée internationale que nous devons plus que jamais placer sous le sceau de l’internationalisme, de la solidarité entre les peuples.
Marchons, manifestons, luttons !

Olivier Besancenot, Christine Poupin et Philippe Poutou

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Mis à jour le dimanche 24 mars 2024