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Frontière franco-britannique : une zone de non-droit pour les exiléEs

Correspondant.e.s NPA 59

De la Normandie à la frontière belge, plus de 2 000 exiléEs cherchent à passer coûte que coûte au Royaume-Uni.

Par les accords du Touquet signés par Sarkozy et confirmés par Darmanin, la frontière britannique est déplacée à Calais, principal point de passage. Les compagnies de CRS y affluent et les moyens de surveillance les plus sophistiqués sont mis en œuvre.

Vendredi 8 octobre

Une manifestation de plus de 200 Soudanais et quelques sympathisantEs autochtones a tourné dans les rues de Calais, pendant trois heures, en suivant un parcours biscornu sous la contrainte de la police qui voulait à tout prix empêcher l’approche de la mairie et de la sous-préfecture et éviter les secteurs touristiques. Un cortège combatif, bruyant de slogans (en anglais), et accompagné d’un groupe musical alternatif, avec banderoles et pancartes, et le portrait de Yasser, jeune soudanais mort peu avant dans sa tentative pour passer en Angleterre en camion. La manifestation voulait lui rendre hommage et dénoncer la fermeture des frontières. Car la frontière tue ! Plus de 300 morts en vingt ans, broyés sous les camions ou noyés dans la mer. De l’air, ouvrez les frontières !

Lundi 11 octobre

Trois bénévoles entament une grève de la faim dans l’église Saint-Pierre de Calais. Moyen de lutte radical pour des revendications minimales : « 1 – arrêt des expulsions pendant la période hivernale ; 2 – arrêt de la confiscation des tentes et des effets personnels des personnes exilées pendant la trêve hivernale ; 3 – ouverture d’un dialogue citoyen raisonné entre autorités publiques et associations non mandatées par l’État portant sur l’ouverture et la localisation de points de distribution de tous les biens nécessaires au maintien de la santé des personnes exilées ». « On demande juste à l’État de respecter la loi ». Depuis l’expulsion de la « jungle » de Calais et l’incendie du camp de la Linière à Grande-Synthe, il n’y a plus de camp fixe, le gouvernement s’obstine dans sa politique de non-accueil : pas de création de point fixe pour éviter, prétexte-t-il ,« l’appel d’air ». Et donc la police harcèle les exiléEs. Ils et elles sont régulièrement délogés des lieux, dépouillés de leurs tentes qui sont tailladées, des couvertures, parfois de leurs biens personnels. Il arrive que la nourriture soit gazée, les cuves d’eau percées. La ville de Calais se hérisse de grillages surmontés de barbelés à lames coupantes, les arrêtés se succèdent pour renouveler et élargir les interdictions de distribution dans l’espace public de la ville. Cette situation abjecte a été maintes fois dénoncée, mais l’État durcit toujours plus sa politique. La maire de Calais (LR) vient de recevoir de la main de Sarkozy la légion d’honneur pour sa lutte contre les migrants ! Alors : « L’État se radicalise, alors on choisit une action radicale aussi » Autour des grévistes la solidarité s’organise ; un « jeûne solidaire » est lancé pour 24 ou 48 heures, pétition et motions de soutien commencent à arriver.

Samedi 16 et dimanche 17 octobre

Des petites foules joyeuses sont venues acclamer la « petite Amal » qui passait à Dunkerque, puis Grande-Synthe et Calais avant de passer en Angleterre pour achever son voyage depuis la Turquie. Amal est une marionnette géante née de l’imagination de Britanniques qui avaient créé un théâtre éphémère dans la jungle de Calais en 2015. Elle n’a pas vu les centaines d’exiléEs du littoral. Le maire de Grande-Synthe s’est félicité de l’accueillir : « Amal c’est l’espoir d’être écoutée, d’être respectée, d’être soignée, d’être protégée, d’être instruite » peut-on lire dans l’invitation lancée par la mairie aux habitantEs de la ville à partager avec elle un « brunch convivial »… peu de temps après une énième expulsion des exiléEs de leur campement ! À Calais, la maire n’a pas cette hypocrisie, elle n’a pas accueilli Amal. Ce sont les enfants des écoles du Fort Nieulay qui ont cheminé avec elle, avec des cerfs-volants porteurs de messages. Les exiléEs n’ont pas vu Amal, mais des habitantEs se sont déplacés, leurs enfants ont travaillé sur le parcours d’Amal. Ce sera peut-être un nouveau regard porté sur les migrantEs. Un élément indispensable pour changer le rapport de forces face à ce gouvernement car seule une extension de la solidarité sur place et dans tout le pays pourra changer la donne.

No border !

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Mis à jour le dimanche 24 mars 2024