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Chômage : ils se moquent de nous !

Crédit Photo : Photothèque Rouge / Meno

« Faciliter les licenciements pour vaincre le chômage » est désormais le mot d’ordre commun à Valls, à la droite et au patronat.

Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A (c’est-à-dire totalement sans activité) s’est établi à 3 510 000 en France (hors départements d’outre-mer) fin mars 2015, soit 4,9 % de plus qu’il y a un an. Certains chômeurs ont ce que l’on appelle des « activités réduites » (ils réussissent à avoir quelques heures de travail) : fin mars, il y en avait 1 780 000. 280 000 autres chômeurs sont en formation, en stage, etc. et 378 000 autres inscrits à Pôle emploi sont considérés comme en emploi (souvent des CDD précaires). Au total, il y avait donc fin mars 5 950 000 inscrits à Pôle emploi, soit 320 000 de plus qu’il y a un an.
On verra si le léger rebond de la croissance a une incidence sur le chômage. Mais les prévisions de croissance les plus favorables aboutissent à une baisse du nombre des chômeurs de seulement 52 000 en 2015. En tout cas, on ne voit pas l’impact de la politique du gouvernement, des milliards dépensés en baisses d’impôt sur les sociétés et des cotisations sociales patronales.

« Sécuriser les licenciements ».
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Aussi revient l’idée de chambouler le code du travail. C’est Valls lui-même qui a remis la question sur le tapis fin mars dernier : alléger le code du travail en transférant aux négociations entre syndicats et patronat des pans entiers du droit (l’application des 35 heures, l’organisation du travail…). L’autre piste de Valls, c’est l’idée que les patrons n’embaucheraient pas... car ils ne pourraient pas licencier. D’où l’idée d’un contrat de travail flexible pour les PME, dont Hollande a parlé lors de son passage sur Canal plus le 19 avril dernier.
L’occasion était trop belle pour la droite et les patrons. L’UMP Bruno Lemaire fait du super-Valls, et veut faire passer le code du travail à 150 pages ! Gattaz, qui n’a toujours pas retrouvé le million d’emplois qu’il avait promis en échange du Pacte de responsabilité, reprend au vol le contrat de travail flexible, car, dit-il, « il faut sécuriser le licenciement »... Comme si l’actualité quotidienne ne montrait pas qu’il est loin d’être impossible de licencier. Sans parler de l’intérim utilisé en permanence, et la rupture conventionnelle.

Des solutions existent

Même l’OCDE a montré que la flexibilité ne réduisait pas forcément le chômage. La flexibilité peut en effet permettre aux entreprises d’ajuster plus vite leurs effectifs aux carnets de commande, mais plus de flexibilité ne crée pas d’emplois supplémentaires s’il n’y a pas d’activité. Peu importe donc à ces excités les règles de l’Organisation internationale du travail : Lemaire propose de les dénoncer (pour éviter le destin du Contrat nouvelles embauches de Villepin en 2005 que le gouvernement français avait dû finalement remballer).
Pourtant le chômage de masse n’est pas une fatalité. Outre l’interdiction des licenciements, trois pistes d’action sont nécessaires. D’abord, créer les emplois manquant dans l’éducation et la santé et embaucher sur des emplois publics correspondant aux besoins sociaux non satisfaits : aide aux personnes âgées, aux enfants et aux malades, restauration de bâtiments, environnement,... Ainsi, un million d’emplois publics à plein temps payés au salaire moyen coûterait à l’État environ 16,4 milliards d’euros (en tenant compte des prestations économisées et des recettes fiscales supplémentaires), soit beaucoup moins que ce qui est actuellement déversé sur les entreprises sans impact sur le chômage. Ensuite, il faut partager le travail, par une réduction du temps de travail avec embauches correspondantes. Enfin, il faut un plan de formation adapté pour les jeunes rejetés par le système scolaire.
Mais comme le dit le mot d’ordre : « Ce n’est pas à l’Élysée, ce n’est pas à Matignon que l’on obtiendra satisfaction ! »

Henri Wilno

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Mis à jour le dimanche 24 mars 2024