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De retour du Chiapas.

Phototèque Rouge/A09
Marc Bosson, rendait compte de son séjour au Mexique et au Chiapas, mercredi 13 mai 2015, à Foix, dans une salle de l’ Equi’Table, un peu étroite pour l’occasion.

La soirée commençait par un hommage à Jean-Pierre Petitgras, récemment disparu. JPP était un des initiateurs du soutien au mouvement zapatiste, un excellent connaisseur de la situation au Chiapas. Il a écrit beaucoup sur le sujet et certains de ses textes étaient disponibles dans la salle.

Marc Bosson devait ensuite faire le récit de son séjour mexicain de mi-décembre 2014 à début janvier 2015, à l’invitation de l’EZLN et du Congrès national indigène, au « Festival mondial des rébellions et résistances contre le capitalisme ». Ce titre dit l’essentiel ainsi qu’une formule souvent répétée : « En haut, ils détruisent. En bas, nous construisons ».
A son arrivée à Mexico, Marc, hébergé à la « Guillotina », un centre d’accueil, de rencontres, de débats et de documentation, géré par des universitaires engagés, a surtout participé à des manifestations par rapport aux 43 étudiants de l’école normale rurale d’ Ayotzinapa disparus à Iguala.

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2014/11/12/cinq-questions-sur-la-disparition-des-43-etudiants-mexicains_4522105_3222.html

Marc devait rappeler l’importance de ces écoles normale rurales qui permettent aux enfants pauvres de se former et d’éduquer la population. C’est un acquis des mouvements révolutionnaires du début du 20 eme siècle , mis en place dans les années 1930, que le pouvoir veut remettre en cause.

Marc évoquait ensuite le festival mondial qui débutait le 21 décembre 2014 dans lequel les zapatistes étaient volontairement absents pour laisser la place aux parents des étudiants disparus. 500 participantEs venuEs du monde entier. Pour la France, des représentantEs de ZAD dont NDDL. Marc défendait les petits paysans en lutte pour leur existence, contre les persécutions administratives du type « puçages ». D’ailleurs, les latinos du festival furent étonnés de cette élimination de la petite paysannerie sans violence physique mais par une simple logique de « développement » économique...
Le débat porta, entre autres, sur l’article 39 de la constitution mexicaine qui reconnaît la « souveraineté politique populaire » et pas celle de l’Etat. Là aussi, c’est un reste des mouvements révolutionnaires que les anti capitalistes mexicainEs prennent de façon pragmatique en mettant en place des « municipio » et autres formes d’ auto-organisations. Il en est de même avec l’article 27 qui garantit la « propriété collective de la terre ». Bien sûr , ces faits sont remis en cause par les accords de libre-échange comme l’ ALENA et le capitalisme de façon générale. Mais les communautés résistent, comme elles se rebellent contre le tourisme de luxe ou les grandes réalisations énergétiques de type gazoducs et méga parcs éoliens.
Une question dans l’assistance amenait Marc à souligner l’organisation solidaire des communautés villageoises qui n’existent plus de cette façon chez nous et qui sont une force de résistance. Mais il ne tranchait pas pour affirmer si ces luttes étaient dominantes ou si la plaie du consumérisme et les tromperies du capitalisme l’emportaient dans le pays.
Marc vantait aussi le site où se déroulait le festival. L’ « Université de la Terre », sur 17 ha, près de San Cristobal, un lieu d’éducation populaire théorique mais aussi pratique pour former des personnes qualifiées au service des communautés . 150 personnes y travaillent en permanence grâce à l’auto-financement et la solidarité internationale.

En résumé, une soirée qui encourage à l’auto-organisation des peuples, solution pour sortir du capitalisme et créer du neuf, pour tisser des liens entre ici et là-bas, et on pense encore aux luttes des Kurdes.

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Mis à jour le samedi 13 avril 2024