Aller au contenu Aller au menu Aller à la recherche

Logo du site

Accueil > Communiqués, conférences, réunions > NPA national > Anti-fascisme, contre le racisme, migrants et réfugiés > No pasaran : Congrès du FN reconstruire un mouvement antifasciste

No pasaran : Congrès du FN reconstruire un mouvement antifasciste

Pour le FN, l’enjeu du congrès sera de continuer à se renforcer. En nous mobilisant à Lyon les 29 et 30 novembre contre lui, il s’agit de marquer une première étape dans le développement d’un mouvement antifasciste.

Après ses succès électoraux, le FN doit continuer à faire vivre ensemble les courants les plus divers, de ceux liés aux groupuscules néo-nazis à ceux qui sont les plus intégrés dans les institutions, de structurer le parti, ses élus, ses nouveaux militants. Il s’agit de donner une nouvelle envergure au parti. Une manifestation est donc organisée à Lyon contre ce congrès, avec un enjeu à peu près symétrique : reconstruire un mouvement antifasciste à la hauteur de l’adversaire.
Cela ne se fera pas dès cette manifestation. Il serait illusoire de croire qu’on pourrait mobiliser des dizaines de milliers de personnes pour cette échéance. Mais c’est la première fois depuis plusieurs années qu’une mobilisation unitaire, nationale, se met en place contre le FN. Avec les rencontres intersyndicales contre l’extrême droite, la construction de la Conex
(coordination nationale contre l’extrême droite), le collectif constitué après l’assassinat de Clément Méric, un regroupement de dizaines de structures syndicales, associatives et de partis se met en place. La manifestation de Lyon sera la première occasion de donner un visage militant, dans la rue, à ce regroupement.

Construire un mouvement militant

La construction d’un mouvement contre l’extrême droite, et contre le FN en particulier, est traversée par de multiples débats : entre les mouvements libertaires ou anarchistes et les organisations traditionnelles du mouvement ouvrier, parfois très passives ; entre les partisans d’une « bataille des idées » et ceux du « coup de poing » ; entre ceux qui pensent que la seule réponse au FN est une « alternative politique » et ceux qui veulent agir dès maintenant...
La mobilisation de Lyon tentera de combiner tous ces aspects : le samedi, une manifestation aura lieu à 14 h, à partir de la place Jean-Macé, manifestation suivie d’un concert. Le dimanche se dérouleront de nombreux débats autour de la lutte contre l’extrême droite et pour l’égalité des droits : l’évolution du FN, la place des groupuscules, les droits des étrangers, des LGBT, des femmes, l’antifascisme dans le monde du travail, etc. Avec également une plénière sur les perspectives d’action.
Dans l’unité, la mobilisation tentera donc de rassembler tous les secteurs qui pensent qu’il faut agir aujourd’hui contre le FN. Elle sera une étape pour construire des collectifs unitaires locaux et des réseaux militants.

La mobilisation s’organise maintenant

Des autocars ou des trains sont organisés de diverses régions, en particulier en Bretagne, à Toulouse ou Marseille et en région parisienne. Dans les régions, ce sont la plupart du temps le NPA, Solidaires et les courants libertaires qui sont les éléments moteurs de la mobilisation. Mais, par exemple, sur la région Rhône-Alpes, la mobilisation est bien plus large.
À l’initiative des éditions Syllepse, un appel signé par de nombreux chercheurs et auteurs relaie aussi la mobilisation. Du matériel unitaire est disponible, avec tracts, autocollants et affiches.
C’est dans les prochains jours que se décidera la réussite de la mobilisation, que chacunE va décider s’il se déplace ou non pour manifester. Cela dépend donc en partie de nous, de notre capacité à mobiliser, à remplir les cars, à construire des collectifs militants pour la réussite de la manifestation.

Antoine Larrache

Plus d’informations : http://alyonnousfaceaufn.org et http://npa2009.org/agir/contre-le-fn-lyon

Achetez vos places au départ de Paris
sur http://paiements-unitaires.org

Tract CONEX

Marine Le Pen : première... ennemie des travailleurs

«  Marine Le Pen, premier adversaire de François Hollande selon les Français » titrait en Une le Journal du Dimanche, prenant appui sur un sondage Ifop et publiant une longue interview de la présidente du FN. Sans être dupe de ces mises en scène, l’hypothèse que Marine le Pen puisse être au second tour en 2017 et l’emporter devient un fait politique qui suscite une très légitime inquiétude.

Interrogé sur cette question, Hollande n’a pas trouvé mieux que de répondre : « Qui pouvait imaginer dans les années 1930 ce qu’il pouvait se passer, sans faire de comparaisons trop hasardeuses ? [...] J’ai une responsabilité ». La comparaison est hasardeuse, mais la chose vraie dans les propos de Hollande, c’est sa responsabilité, vraie mais désinvolte et cynique. Désinvolte parce qu’il comprend que c’est sa politique au service du Medef qui nourrit la montée des forces réactionnaires. Cynique parce qu’il s’apprête à refaire ce qu’avait fait Mitterrand en 1986 : introduire une part de proportionnelle pour les élections législatives dans le seul but de mettre la droite en difficulté.

Sur les terres de la gauche...

Ces petites manœuvres institutionnelles sont le complément d’une politique réactionnaire dont la droite extrême et l’extrême droite n’ont qu’à ramasser les bénéfices électoraux.
Cette rente électorale assurée laisse à Marine Le Pen le champ libre pour tenter de s’attirer un électorat de gauche révolté par la politique du PS. Elle ne craint pas de se prêter au jeu de l’amalgame des extrêmes qui se rejoignent, profitant des attaques étonnantes de Sarkozy : « Marine Le Pen est d’extrême gauche, son programme économique est celui de Jean-Luc Mélenchon. »
Elle cultive elle-même l’ambiguïté en déclarant dans l’entretien au JDD que l’extrême gauche faisait « de bons constats » mais qu’ils n’allaient pas « au bout de [leur] logique ». Elle cherche ainsi à flatter un électorat de gauche désorienté, entretient la confusion, et se donne une image dégagée de celle du père pour capter les sympathies d’un électorat qui ne se reconnaît absolument pas dans l’extrême droite.
Cette confusion des genres n’est pas nouvelle. Depuis son accession à la tête du FN en janvier 2011, Marine Le Pen n’a de cesse d’insister sur les thématiques économiques et sociales, plaidant pour un « État fort » contre une « mondialisation ultralibérale »,« une guerre des élites contre le peuple ». Mais elle a beau pourfendre les « grands patrons », les « oligarques » et les « entreprises du CAC 40 qui font de superprofits », elle le fait au nom d’un populisme qui ignore la lutte de classes.

Pour défendre le capitalisme !

Elle ne conteste pas le système, la domination de la bourgeoisie, les inégalités sociales, bien au contraire : « Nous ne remettons pas en cause l’économie de marché, ni les bienfaits de la concurrence si elle est loyale », explique Marine Le Pen qui ne rêve que de les servir en maniant la démagogie « patriotique » contre le prétendu capitalisme « sans frontière » pour défendre la « restauration de la souveraineté ».
Pariant sur l’approfondissement de la crise de l’Union européenne, elle prétend arriver au pouvoir portée par la régression sociale et politique pour mieux soumettre les travailleurs à la course à la compétitivité et à la concurrence mondialisée. L’extrême droite ou les mouvements fascistes ont toujours utilisé la démagogie nationale et sociale pour duper, embrigader les masses et briser le mouvement ouvrier. Ce dernier ne peut compter que sur lui-même, sa capacité à unir ses forces, à s’organiser, à se mobiliser pour défendre ses droits démocratiques et sociaux.

Yvan Lemaitre

SPIP 3.2.0 [23778] | Squelette BeeSpip v.

Mis à jour le samedi 13 avril 2024