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Accueil > Communiqués, conférences, réunions > NPA 09 > Pourquoi en sommes-nous là ?

Pourquoi en sommes-nous là ?

« L’événement Anthropocène » (« La Terre, l’histoire et nous ») de Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz. Editions du Seuil. 307 pages, 18 €.

Pourquoi et comment sommes-nous passés géologiquement de l’ Holocène à l’ Anthropocène et comment vivre cette nouvelle ère « lucidement, respectueusement et équitablement » ? Voilà les questions auxquelles répondent modestement les deux auteurs, historiens au CNRS et déjà à l’œuvre avec « Une autre histoire des 30 glorieuses » pour le premier et « l’Apocalypse joyeuse » pour le second.
L’ Anthropocène est donc le nouvel âge géologique du quaternaire. Celui dû à l’action des êtres humains. Tous ? Non, constatent les auteurs, la responsabilité de l’être pauvre du Sud n’est pas la même que celle du riche du Nord, ni celle du citoyen par rapport au patron de multinationale. La dépolitisation de ce phénomène est une erreur grave : « Si les scientifiques peuvent éclairer ces questions, les réponses sont des décisions politiques » (page 43).
L’histoire de l’ Anthropocène le prouve bien avec trois grandes étapes : la première de la révolution industrielle à la 1re Guerre mondiale, la deuxième après 1945, c’est la « grande accélération » et la troisième en l’an 2000 avec la « globalisation d’un modèle de développement et de consommation né en occident qui fait désormais des couches sociales supérieures des pays du »Sud« des contributeurs majeurs à l’action tellurique humaine » (page 69).
Les responsables ? L’énergie et son exploitation de façon capitaliste. Les colonisations et les guerres ( les deux Guerres mondiales surtout). La consommation et les tromperies qui y sont liées ( les "rivalités ostentatoires, l’obsolescence programmée, etc ...). Les défaites des résistantEs à ce système et ce depuis longtemps et non pas seulement depuis que l’Anthropocène est avéré.
Sur ce dernier point, il est question de Marx selon lequel « il n’y a pas d’ »arrachement« possible vis-à-vis de la nature : quels que soient les modes de production, la société demeure dans la dépendance d’un régime métabolique historiquement déterminé, la particularité du métabolisme capitaliste étant son caractère insoutenable » ( page 212). Mais il est aussi rappelé le rôle des luddites, pas si réactionnaires que ce que l’historiographie l’écrit. Les révoltes populaires contre la main-mise de propriétaires sur les biens communs sont évoquées dont « La guerre des demoiselles » en Ariège. Le pseudo-retour à la terre sous le régime de Vichy qui n’était qu’une tromperie politique pour mieux imposer la technocratie, le « modernisme » et la domination de la nature.
Ce livre est fondamental pour bien comprendre pourquoi nous en sommes là et comment y vivre, en se libérant « d’institutions répressives, de dominations et d’imaginaires aliénants,,, »

JCS.

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Mis à jour le dimanche 24 mars 2024