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Carnage à Paris. Hollande décrète l’état d’exception

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Une centaine de morts uniquement au Bataclan, un véritable carnage. Des attaques quasi simultanées ont été menées dans cinq quartiers de Paris, dans la rue, et aux alentours du Stade de France, à Saint-Denis. Le bilan provisoire s’élèverait à cent dix-huit personnes tuées au hasard, sans compter les dizaines de victimes en état d’urgence totale. Dix mois après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper-cacher de Vincennes, des terroristes (islamistes, selon la presse) auraient choisi de répliquer de façon asymétrique et barbare à la barbarie impérialiste qui s’abat depuis un an et demi sur la Syrie et l’Irak, au nom de la liberté et des droits de l’Homme contre Daech. La France vient de vivre, ce soir, ce qu’a vécu Beyrouth le 12 novembre et qui est le lot quotidien des populations de Syrie, d’Iraq et du Yémen.

Comité de Rédaction (14/11/15, 01h00)

Synchronisée, la terreur meurtrière a été totale peu avant 21h30 : mitraillages de brasseries, prise d’otage au Bataclan, l’une des salles de spectacles les plus courues de la capitale, attaques à la grenade à proximité du Stade de France où se jouait le match France-Allemagne en présence de Hollande. Parmi les victimes, des anonymes uniquement, tués au hasard. L’émotion est complète face à ce meurtre à grande échelle. Nous condamnons fermement ces attentats ignobles et nous nous solidarisons avec les victimes et leurs proches.

Du côté du gouvernement, épaulé par l’ensemble des forces de l’arc politique, la crise est complète, même si Hollande et ses ministres tentent d’y répondre à travers des mesures relevant de l’état d’exception. Peu avant minuit, de façon brève, la présidence a annoncé que l’armée se tenait prête à intervenir aux côtés des forces spéciales de police. L’état d’urgence est décrété sur l’ensemble du territoire national pour la première fois depuis la fin de la guerre d’Algérie, et non plus seulement en Ile-de-France comme en 2005 pendant la révolte des banlieues. Cela donne des prérogatives spéciales aux préfets et aux forces de police pour suspendre la circulation, fermer certains lieux et, surtout, mener, en région parisienne, des perquisitions à tout moment, en dehors de tout cadre judiciaire habituel.Les frontières, enfin, sont bouclées.

C’est bien une lame-de-fond réactionnaire que Hollande développe, en s’emparant de l’état de sidération pour renforcer les prérogatives de l’exécutif et relancer un tournant bonapartiste. Politiquement, il sait qu’il sera talonné de prés par les Sarkozy et les le Pen qui vont vouloir eux-aussi tirer parti de la situation, à la veille des élections régionales, même si plusieurs états-majors politiques ont annoncé la suspension de leur campagne. A l’extérieur, on peut s’attendre également, dans un tintamarre généralisé de bruits de bottes, à une intensification des opérations militaires impérialistes contre « le terrorisme islamique ». C’est ce qui ressort d’ailleurs de la première déclaration de Barack Obama.

Hollande appelle à l’unité, comme après les attentats de janvier, et demande à ce que nous ayons « confiance dans nos forces de sécurité ». Non seulement ces forces de l’insécurité sont incapables de prévenir ce genre d’attaques et exercent leur propre « terrorisme » contre les classes populaires et les migrants, mais les opérations impérialistes extérieures de la France, deux par an en moyenne depuis que Hollande est au pouvoir, font le lit du terrorisme islamiste, ennemi de la libération des peuples du joug impérialiste et sioniste et, en dernière instance, reflet déformé de la barbarie guerrière occidentale.

Ce n’est qu’en étant aussi fermement opposé que possible à ce tournant sécuritaire, réactionnaire, raciste et bonapartiste qu’il sera possible de résister à toute les formes de terrorisme, à commencer par les plus institutionnelles, à refuser le racisme et l’islamophobie qui vont augmenter, à refuser tous les amalgames contre les réfugiés accusés par certains médias d’amener le terrorisme en Europe. Cela implique que les organisations de notre classe, du mouvement ouvrier et de la jeunesse, refusent intégralement, cette fois-ci, le chantage post-Charlie. C’est la condition pour penser une possible résistance, en refusant de faire front et bloc avec ce gouvernement et ses alliés, semeurs de guerre, de misère, de chômage, de xénophobie et d’exploitation.

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Mis à jour le dimanche 24 mars 2024