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Et toujours plus d’islamophobie

Crédit Photo : Photothèque Rouge/JMB

Après les attaques terroristes de vendredi soir à Paris, on observe une déferlante d’actes islamophobes : tags de croix gammées et tranches de jambon déposées devant une mosquée en Pyrénées-Atlantiques, des croix rouges sang inscrites sur la mosquée de Créteil, tirs par balle sur une personne d’origine turque à Cambrai dans le Nord, rassemblement à Reims devant la cathédrale derrière une banderole « On est chez nous, islamisation hors de notre nation ».

Comme après les attaques de Charlie Hebdo et de l’Hypercasher en janvier, les musulmanEs sont victimes d’une islamophobie démultipliée et de plus en plus acceptable. Car derrière le discours du « pas d’amalgame » se trouve une légitimation de plus en plus importante d’une guerre de civilisations, qui se fait contre l’Islam et contre les personnes le pratiquant ou supposées le pratiquer.

Bien évidemment, l’islamophobie n’est pas une chose nouvelle dans la société, c’est une forme de racisme bien particulière perpétrée notamment par l’Etat par le biais de lois, faisant des musulmanEs des citoyenNEs de seconde zone, par les lois sur le voile. La rhétorique consistant à assimiler touTEs les musulmanEs aux terroristes d’Al-Qaeda, puis de Daesh, existe depuis les attentats de 2001. Si, depuis les attentats contre Charlie Hebdo, l’injonction à l’Unité nationale vise à montrer que tout le pays, y compris les musulmanEs, dovent être uniEs derrière leur patrie, il conduit à demander à la communauté musulmane de se justifier, de dénoncer, ce qui n’est jamais demandé aux autres personnes.

En réalité, ce discours prétendant que l’Islam serait un danger pour la République libère une parole islamophobe, notamment sur internet et sur les réseaux sociaux, mais pas seulement : aujourd’hui une femme voilée était violemment agressée à Marseille à la sortie d’un métro par un homme la taxant de « terroriste ».

Un climat nauséabond, terreau de l’extrême-droite

Le Front National, ainsi que les groupuscules fascistes, surfent depuis bien longtemps sur la soi-disant islamisation de la France. Depuis samedi, ils étaient plus que jamais de sortie, rejoints bien souvent par la droite dans des déclarations réclamant la fermeture des frontières, plus de sécuritaire, et la déchéance de nationalité… qu’ils ont obtenu. Car, vraisemblablement, les musulmanEs potentiellemet suspectEs de radicalisation sont forcément “pas tout à fait FrançaisEs”. Ainsi, dans sa chronique polémique proposant le bombardement de la ville de Molenbeek, en Belgique, Eric Zemmour disait au micro de RTL : « le gouvernement socialiste accepte de laisser en liberté sur notre territoire plus de 10 000 terroristes potentiels tous fichés par nos services de polices sous la catégorie S. Ne pas les expulser, ne pas les enfermer, respect de l’Etat de droit […] ». Il prône donc la condamnation sans délit. Le début de la dictature…

On a vu aussi des groupes fascistes manifester dans ce sens à Metz, à Lille, mais aussi à Pontivy dans le Morbihan où lors d’une manifestation contre les migrantEs, six personnes ont roué de coups un homme d’origine antillaise.

S’il est évident que les personnes affichant le drapeau français, ou le « pray for Paris » ne cautionnent pas ces groupes, le repli derrière des symboles nationalistes sont assez inquiétants car ils facilitent le travail de l’extrême droite.

Combattre l’islamophobie : plus que jamais unir nos forces

Moins de quinze jours avant ces attaques, avait lieu la marche de la dignité, appel initié par des organisations qui se battent au quotidien contre le racisme d’état, contre l’islamophobie mais aussi contre les violences policières : un étape importante dans la reconstruction d’un mouvement antiraciste. Aujourd’hui cette actualité est plus que criante. Alors que le mouvement ouvrier traditionnel tombe dans le piège de l’union nationale et défend les valeurs d’une République qui exclut et qui expulse, unir nos forces contre cette Union nationale qui nous impose l’état d’urgence et interdit les manifestations et contre l’islamophobie est l’urgence de la période.

Mimosa Effe

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Mis à jour le samedi 13 avril 2024