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En 2015, ripostons !

Le pétrole baisse, et ils empochent... La situation économique est en berne, le chômage est toujours à la hausse, et Hollande est content... Après la future loi Macron, de nouvelles attaques se préparent, en particulier contre les retraites... Et la Commission européenne choisit le gouvernement grec... Décidément, le seul père Noël sera celui que nous ferons venir nous-mêmes.

Jeudi 18 décembre, l’Insee a publié son analyse de la situation économique française. Hollande s’est déclaré satisfait et pourtant, il n’y aurait pas de quoi pavoiser : une production stagnante (+ 0,4 % en 2014, peut-être 1 % en 2015), un chômage toujours en hausse, des destructions d’emplois qui continuent et un investissement des entreprises en baisse. La prévision de l’Insee est curieusement intitulée « Les freins se desserrent un peu », comme si grâce à la baisse du pétrole et au recul de l’euro face au dollar, la locomotive du capital était sous pression et prête à repartir.

Or, il n’en est rien. Les facteurs d’instabilité ne sont pas réduits et la probabilité d’une crise financière importante est forte même si on ne peut en prévoir l’échéance.

Des marchés financiers sous perfusion

En fait, ce n’est qu’aux États-Unis et en Grande-Bretagne que la croissance redémarre modestement, avec des inégalités sociales toujours plus grandes. Dans l’ensemble des autres grandes zones économiques, la situation est lourde d’incertitudes. Dans la zone euro, c’est la stagnation, et le plan de soutien à l’investissement en Europe lancé par le président de la Commission Jean-Claude Juncker a du plomb dans l’aile : « Je n’ai pas besoin de paroles, mais d’argent », déclarait le président de la Commission européenne à Strasbourg le 17 décembre… il attendra. La Chine ralentit et un krach de l’immobilier est possible avec des conséquences sur le système bancaire.

Plus que jamais, les financiers sont dans l’attente des décisions des banques centrales : les marchés sont drogués aux taux d’intérêt au voisinage de zéro et aux distributions de liquidités aux banques. Visiblement, la Réserve fédérale américaine hésite à augmenter les taux tandis que la Banque centrale européenne va suivre la Japon dans sa politique d’argent facile pour les banques. La Russie constitue un cas particulier : les fuites de capitaux s’accentuent et le rouble s’effondre.

Le Capital en liberté

Les puissants n’ont qu’une seule certitude : le capital doit pouvoir continuer à faire ce qu’il veut. Dans l’Union européenne, les projets – très modestes – de réglementation du secteur bancaire et de taxe sur les transactions financières sont en train d’être enterrés.

Sous des habillages différents (loi Macron en France, Jobs Act en Italie, plan Michel en Belgique...), il s’agit de casser les protections collectives des salariéEs. Les entreprises sont laissées libres de pressurer les travailleurEs. Ainsi, dans l’automobile, les directions d’entreprise se livrent à des chantages sur les travailleurEs des usines et sur les éluEs locaux pour choisir les sites. PSA met en concurrence Douvrin dans le Nord, Trémery en Moselle, Vigo en Espagne et Trnava en Slovaquie pour la production d’un nouveau moteur.

Le capitalisme est donc en ordre de bataille pour 2015 même si les contradictions de la finance ­pourraient exploser.

Rien à attendre d’en haut

En Europe, c’est à nouveau la Grèce qui commence à retenir l’attention. Jean-Claude Juncker, s’est ingéré directement dans la politique grecque en déclarant : « J’aimerais que la Grèce soit gouvernée par des gens qui aient un regard et un cœur pour les pauvres gens en Grèce – et ces pauvres gens sont nombreux –, mais aussi qui comprennent la nécessité des processus européens… Ma préférence serait de revoir des visages familiers en janvier. » Ce qui veut dire que Juncker et les dirigeants européens (dont il est le fondé de pouvoir) veulent que les élections présidentielles grecques en cours permettent l’élection du candidat de la droite, de manière à ce qu’il n’y ait pas d’élections anticipées que Syriza pourrait gagner.

Il n’y a donc rien à attendre de « ceux d’en haut » pour cette année 2015. Ils empocheront les bénéfices liés à la baisse du pétrole et continueront de plus belle. Ainsi les compagnies aériennes vont bénéficier à plein de la baisse du pétrole. Parmi elles, Easyjet bat des records de rentabilité. Cela n’empêche pas la compagnie d’avoir engagé les négociations salariales avec des propositions ridicules qui, s’ajoutant à des plannings démentiels, ont amené les syndicats à appeler à la grève les 25 et 26 décembre.

à tous les niveaux, la résistance sera nécessaire en 2015 et, dès les premiers jours de janvier, sera à l’ordre du jour la construction d’une mobilisation massive contre la loi Macron.
Henri Wilno

Le projet de loi « pour la croissance et l’activité » de Macron serait, selon le Premier ministre, « une loi de progrès et de liberté ». Progrès et liberté bien capitalistes : la liberté pour le plus fort d’exploiter le plus faible, le progrès pour les profits...

« Libérer », « investir » et « travailler » est le triptyque de la loi « pour libérer le potentiel inexploité de croissance et d’activité ». Il ne s’agit pas de donner du travail aux 5 millions de chômeurs ni de s’attaquer à la précarité... Non, pour les capitalistes, le chômage, la précarité sont les moteurs de leur croissance, celle des profits. Cette loi fourre-tout n’obéit qu’à une seule logique : liquider les acquis des salariéEs qui font obstacle à la liberté patronale.

Patrons et journalistes économiques à leur solde se permettent de dénoncer, au nom de la langue de bois libérale, les insuffisances d’une loi qui n’irait pas assez loin. Une façon pour eux de donner le change tout en poussant l’avantage pour demander la libéralisation totale du marché du travail. Combattre cette loi est d’abord et avant tout engager une campagne contre ces prétendues évidences libérales qui sont de vrais mensonges.

S’opposer, qui ?

Et c’est bien là où les « frondeurs » ou EéLV sont paralysés par leur propre capitulation devant les dogmes de l’économie de marché et de la concurrence. Le radicalisme des « frondeurs » ne va pas plus loin que la critique du travail du dimanche. Martine Aubry dénonce une « régression sociale ». Pour Hamon, la « société de consommation s’est immiscée partout dans nos vies. La tâche de la gauche au pouvoir n’est pas de considérer que les Français ne sont que des consommateurs. Le dimanche est un jour pour faire société, pour faire famille, je suis attaché à ce moment-là. […] Donc, si les choses devaient rester en l’état, je voterai contre les dispositions sur le travail dominical et, évidemment, je ne pourrai pas approuver cette loi. » Avant même d’engager la bataille, il recule !

Même son de cloche du côté d’Europe Écologie-les Verts. Jean-Vincent Placé est même favorable à ce « qu’on trouve des compromis » sur le nombre de dimanches où le travail serait autorisé. « Entre 5 et 12, il y a des marges de débat », a lancé Valls. Un débat pour laisser croire que le gouvernement discute avec ses prétendus opposants…

S’opposer, comment ?

« L’ensemble des articles visent à la déréglementation sociale » dit à juste titre Pierre Laurent pour proposer « une bataille essentielle que nous devons mener de façon commune ». Commune avec qui ? Les « frondeurs » ou EéLV qui ne veulent pas se battre contre le gouvernement ?

« Il faut tracer une ligne d’arrêt sur laquelle nous pourrions remporter une victoire contre le libéralisme. Ce point d’arrêt, c’est le point Macron », défend Jean-Luc Mélenchon. « Ce serait aux syndicats de porter cette mobilisation. […] On a vu comment un cadre collectif comme le « 3A » [Alternative à l’austérité] qui a convoqué la manifestation du 15 novembre contre l’austérité, a prouvé une plus grande capacité de mobilisation que les syndicats. Il réunit des associations, des syndicats et des partis. C’est la bonne alchimie pour le succès. »

Faudrait-il encore que toutes et tous s’y investissent réellement. Une manifestation aussi réussie soit-elle ne peut suffire, c’est bien un affrontement avec le gouvernement qu’il faut préparer, aller dans le même sens qu’en Belgique ou en Italie, une grève générale qui se fixe l’objectif de faire céder le gouvernement.

S’opposer, quand ?

L’intersyndicale du commerce de Paris, Clic-P, a appelé à une première manifestation le 16 décembre contre le travail du dimanche mais aussi pour réclamer le « retrait sans condition » du projet de loi Macron. Une nouvelle manifestation du commerce est appelée le 26 janvier, jour de l’ouverture des débats à l’Assemblée nationale. Le collectif 3A la soutient. C’est une première étape, mais c’est bien l’ensemble du projet qu’il faut mettre en échec.

Syndicats, partis politiques, associations doivent s’engager dans la mobilisation pour mener une campagne de dénonciation du projet de loi qui ouvre notamment le terrain à la remise en cause du CDI revendiquée par le patronat. C’est bien une véritable campagne militante qui est à l’ordre du jour pour que les travailleurEs, les jeunes, puissent prendre la mobilisation en main.

Macron prétend « remettre la France en mouvement », nous avons l’occasion de lui donner raison : en mouvement pour faire échec à son projet !
Yvan Lemaitre

Voir en ligne : http://www.npa2009.org/actualite/en...

P.-S.

MORTS D’UN SYSTÈME, PAS DE FROID
http://www.npa2009.org/communique/morts-dun-systeme-pas-de-froid

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Mis à jour le samedi 13 avril 2024