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SOUPE & VIN CUIT CONTRE VINCI, LE 13 JANVIER au palais de justice A FOIX.

Le comité ariégeois contre l’aéroport de Notre Dame Des Landes communique :

Le gouvernement trahit les accords obtenus par la lutte selon lesquels ni les travaux de l’aéroport ni les expulsions ne commenceraient avant l’épuisement des recours juridiques.
En effet, les habitants et paysans dits « historiques », qui étaient propriétaires ou locataires avant la déclaration d’utilité publique (DUP), ont été assignés en référé expulsion le 10 décembre. AGO-Vinci demandait l’expulsion immédiate des habitants, avec pour contrainte une astreinte financière de 200 à 1000€ par jour. Et mise sous séquestre des biens et cheptels.
Le moment était sans doute malvenu sur le plan politique : COP21 et élections régionales. Les deux avocats avaient accepté la mise en suspens de la procédure, celui d’AGO-Vinci affirmant sa volonté de la relancer en janvier.Ce sera fait, le 13 janvier prochain.
Après que les tentatives de vider la ZAD par les forces policières ont échoué en 2012, l’État essaie maintenant de le faire sous la pression financière sans même avoir à se risquer à venir sur le terrain.
Il n’est pas question de laisser l’État expulser une partie des habitants, ni même de laisser peser une telle menace sur l’ensemble des habitants de la zone. Notre perspective est l’abandon du projet. C’est pour cela qu’à Nantes et partout en France ont eu lieu, le 9 janvier, des manifestations rassembleuses. L’État doit renoncer à toute procédure d’expulsion jusqu’à ce que tous les recours soient menés à leur fin.

Dans ce but, en Ariège, est organisé un rassemblement le 13 janvier à 11h devant le palais de justice à Foix.

Seront offerts soupe chaude et vin cuit contre Vinci !

P.-S.

Notre-Dame-des-Landes : les opposants à l’aéroport, toujours déterminés, annoncent de nouvelles actions

http://www.reporterre.net/Notre-Dame-des-Landes-les-opposants-a-l-aeroport-toujours-determines-annoncent

1. COMMUNIQUE DE PRESSE du COPAIN 44 - 10/01/16
Hollande ! Non aux expulsions !

Hier, nous avons réussi un magnifique rassemblement sur le périphérique
Nantais.
C’est grâce à la cohésion et la solidarité de l’ensemble des composantes
de la lutte.
Réussir à rassembler plus de 20 000 personnes et plus de 450 tracteurs
en à peine 10 jours, en plein état d’urgence, est la démonstration de la
très grande mobilisation et de la détermination de tous les opposants au
projet d’aéroport. 40 villes, partout en France, ont organisé des
événements de soutien à notre action.
Hier, à 16h30, pas de réponse, malgré l’importance de la mobilisation
spontanée.
Nous Copain avons donc décidé de garder 120 tracteurs pour bloquer le pont.
Dans une ambiance calme et festive, les 140 paysans, aidés de près 500
personnes venues les soutenir, ont installé le campement, toujours dans
l’attente d’une communication de Mr Hollande en réponse à notre requête,
soit : l’abandon immédiat de la procédure en référé d’expulsion contre
les habitants et paysans « historiques » de la Zad de Notre Dame des
landes, et la garantie, claire et sans ambiguïté, conformément à ses
engagements, qu’il n’y aura aucune expulsion de la zad avant
l’aboutissement total de tous les recours.
La seule réponse que nous ayons eu du gouvernement, à ce jour, c’est de
nous envoyer un énorme dispositif antiémeute : une foule de gardes
mobiles équipés jusqu’aux dents, des camions antiémeute à lance à eau,
un bataillon de grosses dépanneuses poids lourds et des ambulances.

Après nous avoir pris en tenailles sur les deux côtés du périphérique,
positionnés à quelques dizaines de mètres de nos tracteurs, il nous a
été ordonné de partir en ces termes : « Vous avez 10 minutes pour vous
décider, soit vous partez, soit vous restez et il y aura de la casse et
des blessés des deux côtés. » La présence des ambulances ne laisse aucun
doute sur les intentions prédéterminées d’une recherche de l’affrontement.
Il a été collectivement décidé de quitter les lieux, nous avons commencé
à démonter le campement et à mettre les tracteurs en ordre de départ.
C’est alors, que les forces de l’ordre, sans doute inquiètes qu’il n’ y
ait pas les affrontements attendus, ont alors déclenché un tir nourri de
plusieurs centaines de grenades lacrymogènes et de canons à eau.
Malgré ce déclenchement de violence inouï et sous la pression des gardes
mobiles qui avançaient, nous avons terminé les manœuvres de démontage.
Nous avons évacué le pont, sans affrontement, sans casse, sans blessé et
sans arrestation, comme nous le souhaitions : c’est une réussite.
Aujourd’hui, dimanche 10 janvier, toujours pas de réponse de l’Elysée à
notre requête.
Nous, paysans de Copain avons donc décidé de continuer le blocage.
Tous les comités de soutien et tous les opposants au projet d’aéroport
sont invités à se tenir prêts à venir se joindre à l’action de Copain,
dès demain, surveillez les réseaux.
Nous ne voulons pas de procès le 13 janvier ni d’expulsions sur la Zad.
Copain 44


2. Bref aperçu du rassemblement d’hier à Toulouse

Ce samedi 9 janvier 2016, on se pointe à 13h au rendez-vous qu’on s’est
donné place Saint-Étienne, sous les fenêtres de la Préfecture (parce
qu’il y a une esplanade en hauteur sympathique).

Des cars de CRS garés autour. Des CRS en tenue de combat. Des policiers
en tenue décontractée mais pas souriant du tout, casquette, avec walkies
talkies, des flics en civil. Déjà, ils sont tous là. Celui qui a toutes
les composantes de ce déploiement en playmobil est vraiment né dans une
famille riche. On se reluque. Je te reluque. Tu me reluques. On se dévisage.

À peine on s’installe pour faire notre banquet, que les robocops nous
accostent individuellement et exigent de pouvoir effectuer un contrôle
d’identité. On est trop peu pour y opposer une résistance de masse.

Ils visent les plus jeunes pour les intimider : le contrôle d’identité
n’a qu’un seul but, l’intimidation. Le militaire exige les papiers.
Lorsqu’on les fournit, la relation de domination est instaurée, on est
son esclave. Mais pour eux, il y a une route, celle des "valeurs de la
République", de laquelle ils ne peuvent pas sortir. Donc, cette
domination ne doit pas trop se voir. Tout le jeu pour nous consiste à
montrer cette violence. Un contrôle d’identité sur quelqu’un qui n’a
rien fait, ni ne prépare rien de dangereux, c’est quoi à part un acte
politique contre une personne affirmant des convictions contraires à
celles des tyrans ?

Ils embarquent quelques cartes d’identité qu’ils rendront plus tard. Ils
se tiennent à côté de nous, veulent savoir ce qu’on va faire, quelles
affaires on a amenées. On leur montre les ustensiles de cuisine et les
bons plats qu’on va déguster lors de notre banquet. Je choisis ce moment
pour m’adresser au chef des CRS, un petit au crane brillant, qui a le
noir dans les yeux, la haine dans le visage.

Je lui raconte cette anecdote, à Notre-Dame-Des-Landes, en 2013, où on
était deux piétons à transporter un carton de victuailles sur la route.
Arrivés au carrefour de la Saulce, on est arrêtés par la troupe de
casqués qui nous interroge sur la bouffe. - "qu’est-ce que vous
transportez ?«  »C’est de l’hummus.« - »Ah ? Et qu’est-ce que c’est ?« demande l’un d’entre eux. »C’est à base de pois chiche" que je répond.
Et là, une tour de contrôle derrière redresse la tête et dis "Hachich
 ?". On se regarde, on sourit... Le petit crane rasé devant moi rigole
franchement de cette anecdote, je lui dis "vous ne comprenez pas grand
chose à ce qu’on mange". Et je lui tourne le dos, occupé à aménager le
stand.

Au fur et à mesure, des gens arrivent. Nous serons peut-être aux
alentours de 150 personnes max.

Les individus armés s’écartent mais pas trop loin, entourent la placette
et empêchent les gens d’en sortir. Déjà, pour se rendre au
rassemblement, il faut avancer vers des militaires en armes, flashball
apparents, casques à la main, boucliers, il faut leur demander la
permission de passer ou bien faire semblant de se ballader dans leur
costume sans les avoir vu. Ils vous disent que si on rentre, on ne
ressortira pas ! Faut vraiment avoir envie de venir ! Si vous ne
connaissez personne, ouf ! Ça cogite grave. C’est le but recherché :
l’intimidation, isoler les organisateurs de ces rassemblements du reste
de la population.

Dans un échange verbal aux frontières, je m’adresse au chef des
policiers, quatre barrettes au galon, et lui précise que l’interdiction
de circuler qui nous est faite est politique : il commet un acte
politique aujourd’hui. Il répond "manifestation non déclarée, donc
interdite« . Je répond »vous êtes qui pour décider cela ? Mon
arrière-grand-père s’est battu dans les tranchées, mon grand-père s’est
battu dans le maquis, c’est pas pour que je sois votre esclave. Si vous
portez cet uniforme, si vous parlez français, c’est grâce à mes
ancêtres. Je sois votre esclave ni celui de Vinci". Mais il m’avait déjà
tourné le dos, faisant semblant de ne pas m’entendre. Un autre copain
leur parle comme cela, ils n’aiment pas du tout, par exemple, qu’on leur
rappelle que ce sont 25000 policiers ont participé à la rafle du
Vel’d’hiv’ en 1942 à Paris.

J’ai croisé pas mal de regards inquiets parmi nous. Moi aussi, j’étais
pas très rassuré. J’ai du le communiquer. Tout ceci est normal. Certains
de ces équipés pour la baston ont de la haine en eux, et si les gradés
les laissent faire, s’ils « lâchent les chiens », ça pourrait être notre
fête. J’ai déjà vu cela au Testet, on avait repéré les fous furieux qui
parsèment les pelotons de PSIG. Des fois, ça ne tient qu’à un fil. Je
n’ai pas peur pour moi, je sais pourquoi je suis là, j’ai peur qu’ils ne
maîtrisent pas les fous violents qu’il y a dans leurs rangs.

Mais malgré l’inquiétude, malgré l’impossibilité de bouger, ça a été de
très bons moments. Déjà, le banquet était un petit festin, avec vin
chaud. Dommage j’avais pas faim ! Mais surtout, on s’est mis à discuter
dans une ambiance finalement relax, on a même improvisé une AG (merci la
copine qui l’a initiée). On a discuté devant les flics de savoir comment
on allait partir sans qu’aucune arrestation n’ait lieu. Puis on s’est
mis à chanter. De loin, ça devait être pas mal : 100 personnes sur une
place en hauteur, complètement encerclée par des robocops, qui chantent
à tue-tête...

Une petite troupe a joué un spectacle : la direction de la communication
chez Vinci nous a franchement rassuré sur le développement de sa
société. Le texte était tiré du site web de la compagnie Vinci :
solidaire, citoyenne, durable, équitable, bio-compatible, etc.

Puis, comme on voulait partir tous ensemble, on a constaté que les
robocops nous montraient où aller. Il était visiblement hors de question
qu’on aille en direction de la rue Croix-Baragnon, vers les bijoutiers
et les marchands de costumes trois pièces. Le centre-ville de Toulouse a
encore en mémoire les vitrines cassées en novembre 2014, suite à la
colère générée par le meurtre par des gendarmes d’un militant écologiste
le 26 octobre 2014 à Sivens (Tarn). On a peur que les vitrines des
produits de luxe volent en éclats à nouveau à Toulouse ?

Donc on sort en groupe, on chante, on déploie les banderoles, en passant
devant les cordons de CRS et de flics qui nous empêchent d’aller autre
part que là où ils veulent, c-a-d dans les rues les moins passantes, les
moins commerçantes possibles. Ils nous lâchent la grappe au monument au
mort, alors qu’on s’engouffre dans le marché des broquanteurs.

Aucune arrestation, en plein état d’urgence, pour une manifestation non
déclarée, c’est déjà pas mal. Dans ce Titanic qui file tout droit devant
lui, que reste-t-il à faire que de tisser des liens humains entre nous,
de tenter de conserver la flamme et de la montrer coûte que coûte,
toujours plus vivante que jamais ?

Plus on est vivants, plus on les emmerde !
Et plus on les emmerde, plus on est vivants !

Rendez-vous mardi 12 janvier 19h au CASC, 10 bis rue du colonel Driant
31400 Toulouse

Récit du rassemblement de soutien à la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes du 09/01/16 à Toulouse

SPIP 3.2.0 [23778] | Squelette BeeSpip v.

Mis à jour le samedi 13 avril 2024