La répression judiciaire post-loi Travail continue. Accusé d’avoir participé trop activement à une manifestation lycéenne en mars dernier, Marianne Thomas, enseignante de philosophie au lycée Gabriel Fauré, a été condamnée ce 6 décembre à trois mois de prison avec sursis, 3000 euros d’amende et 1000 euros de dommages et intérêts pour « outrage envers des policiers » et « organisation d’un rassemblement non autorisé ».
Boris Lefebvre
Ce 6 décembre, résultat du procès de Marianne Thomas qui a comparu devant le tribunal de Foix le 11 octobre « pour avoir participé trop activement à une manifestation lycéenne », en mars dernier pendant la mobilisation contre la loi travail. Parmi les faits qui lui sont reprochés, on dénombre un outrage à agent, l’organisation d’un rassemblement non autorisé et une incitation à la rébellion. La délibération du jugement tenu en octobre dernier revient sur l’accusation d’incitation à la rébellion mais reste ferme sur les deux autres chefs d’accusation.
Pour l’enseignante, cette condamnation n’a rien d’un jugement impartial mais relève de toute évidence d’un jugement politique : « Dans beaucoup de documents qu’a utilisé la procureure de la République, tout en me disant que ce n’est pas un procès politique, elle a utilisé des documents que j’avais écrit dans le cadre syndical, et qui reflétaient mes idées, alors que je ne devais pas être jugé sur des idées mais simplement sur des faits. Donc ça m’a beaucoup choqué qu’on en reste pas sur des faits, mais qu’on fasse appel à ma personnalité ».
Retour sur un soutien sans faille des lycéens
Le 23 avril, en opposition à cette répression syndicale à peine voilée, un cortège, composé de lycéens et de syndicats avait traversé la ville de Foix pour assister à l’audience au tribunal correctionnel, ce qui leur a finalement été refusé. La veille déjà, ils s’étaient rassemblés devant le commissariat pour protester contre cette mise en accusation et dénoncer « l’organisation de la répression sociale ».
Cela témoigne assez que la jeunesse des lycées a parfaitement compris la violence systématique dont fait preuve l’État contre tous ceux qui lui font face. Quand le capitaine de police est sorti pour s’entretenir avec les manifestants, ces derniers l’ont accueilli par ces mots : « Chut, les forces répressives de l’État viennent nous parler ». En soutiens à Marianne Thomas, les élèves du lycée Gabriel Fauré avaient lancé une pétition pour exiger l’abandon des charges qui pèsent contre elle.
Foix : Jugée pour avoir incité ses élèves à... par ladepeche