La vague de froid en Europe afflige les réfugiés qui vivent dans des campements et des logements précaires. L’organisation Médecins sans frontières dénonce le fait que l’Union européenne ne prenne aucune mesure pour les aider.
Diego Sacchi
L’organisation Médecins sans frontières (MSF) a révélé que des milliers de migrants et réfugiés sont piégés par la vague de froid et de neige qui affecte l’Europe. En Grèce et aux Balkans, la baisse des températures frappe des campements mal adaptés à l’hiver.
« Cette négligence cynique des politiques des États européens, aggravée par les températures glaciales et par le manque de préparation à l’hiver, a empiré une situation déjà invivable pour des milliers d’hommes, femmes et enfants venus chercher protection en Europe », déclarait MSF dans un communiqué diffusé en Suisse.
« La situation est particulièrement inquiétante pour les personnes coincées sur les îles grecques, qui vivent dans des tentes au sein de camps bondés et pour ceux qui vivent dans des bâtiments abandonnés à Belgrade ou qui continuent d’essayer de franchir les frontières des Balkans. MSF a, à plusieurs reprises, demandé aux autorités en Grèce et dans les Balkans d’améliorer les conditions à temps pour l’hiver », déplorait l’organisation.
La vague de froid qui affecte la majorité des régions d’Europe a déjà causé la mort de plusieurs personnes. La majorité des morts sont des sans-abri, lesquels ont subi des températures allant jusqu’à -30°C. La Bulgarie, la Pologne et l’Italie sont les pays les plus affectés.
« La Serbie a convenu avec l’UE d’accueillir 6000 personnes, mais seulement 3140 d’entre elles vivent dans des infrastructures adaptées pour l’hiver. À Belgrade, environ 2000 jeunes, principalement originaires d’Afghanistan, Pakistan, Irak et Syrie, sont actuellement logés dans des bâtiments abandonnés dans le centre de la ville, tandis que les températures chutent jusqu’à -20°C », signalait MSF.
Ces derniers mois, les autorités serbes ont sévèrement réduit l’aide humanitaire pour ces personnes, n’autorisant que les volontaires à réaliser un approvisionnement basique de couvertures et de nourriture. « Plusieurs personnes sont déjà décédées d’hypothermie à la frontière entre la Serbie et la Bulgarie. ». « On ne peut pas tout simplement s’asseoir et mettre à jour les statistiques des morts durant la périlleuse traversée de la frontière ou des victimes de la violence depuis la fermeture de la route des Balkans. », signalait l’organisation.
En Grèce des milliers de personnes sont toujours bloquées dans des camps surpeuplés, vivant dans des tentes inadaptées à des températures négatives. « Il est scandaleux de voir que, malgré toutes les promesses et les annonces européennes, des hommes, des femmes et des enfants vivent dans des tentes sous cette pluie glacée », selon l’organisation.
MSF avait déjà dénoncé les conditions dans lesquelles vivent des milliers de migrants et réfugiés en Grèce. « Nous appelons les autorités grecques et l’UE à prendre immédiatement des mesures d’urgence pour s’assurer que tous les migrants et réfugiés sur ces îles soient hébergés dans des conditions de vie dignes et adaptées. », insistait sur le fait MSF.
L’Europe a consigné l’entrée de près de 1.3 millions de migrants et réfugiés en 2015, la plupart d’entre eux fuyant la guerre et la misère au Moyen-Orient et en Afrique. La réponse de la part des gouvernements européens à cette crise a été, dans le meilleur des cas, l’installation de camps de réfugiés qui fonctionnent comme des vrais camps de détention.
À tout cela s’ajoute les persécutions et l’augmentation de mesures sécuritaires de la part de plusieurs gouvernements, ce qui alimente l’ambiance xénophobe et raciste contre les réfugiés et qui a permis aussi l’émergence de forces politiques d’extrême droite qui ont mené des actions contre les migrants et qui prônent l’expulsion de leur pays.
Traduction : Michel Rosso d’après la Izquierda diario