Crédit Photo : À qui la faute ? DR
Le virus de la grippe aviaire (H5N8), naturellement présent dans la faune sauvage, s’attaque presque exclusivement aux oiseaux dont il régule les populations...
Or, les autorités sanitaires internationales craignent que sa combinaison avec un autre virus de la grippe aviaire, H5N1, transmissible directement à l’homme, lui, n’entraîne une épidémie qui pourrait causer la mort de millions d’êtres humains. Elles préconisent des mesures drastiques d’abattage et de confinement des volailles.
360 000 canards vont être abattus dans les Landes, portant à plus de deux millions le nombre de palmipèdes tués. Directement en cause, le système d’élevage industriel qui établit une spécialisation région par région et donc impose de véhiculer les canards dans des camions, propageant ainsi la maladie. L’épidémie apparue en novembre dans le Tarn aurait pu être stoppée si les pouvoirs publics avaient interdit tout de suite les transports plutôt que d’incriminer les oiseaux migrateurs. Au lieu de ça, la maladie fut expédiée dans trois autres départements... et Vivadour put continuer son business !
Et l’année prochaine, on recommence ?
Les normes de plus en plus complexes qui sont mises en place (sas à l’entrée et la sortie des bâtiments, pédiluves, bandes uniques, claustration…) ne servent qu’à prolonger un système mortifère. C’est tout ce système qu’il faut changer ! Dans les élevages en autarcie (où tout est produit), les risques de propagation sont exclus. C’est ainsi que la Confédération paysanne a obtenu une dérogation d’abattage pour ces élevages.
Nous défendons une agriculture paysanne de proximité adaptée aux terroirs, opposée à l’agriculture et l’élevage industriels. Une agriculture qui respecte les paysanNEs, qui encourage l’autonomie et la coopération ; qui ne crée aucune pollution, ne participe pas au réchauffement climatique ; qui tente d’améliorer la santé des terres agricoles et stocke du carbone (si on tenait compte des externalités négatives de l’agriculture conventionnelle, les produits bio seraient moins chers que ceux gavés de pesticides) ; qui crée des emplois de qualité, qui permet de revivifier les campagnes ; qui rejette le système des filières qui mène inéluctablement à l’industrialisation ; qui élève les animaux dans le souci de leur bien-être en respectant leurs besoins physiologiques. Bref, pour une une agriculture et un élevage qui produisent des produits de qualité sans danger pour les consommateurs.
Commission nationale écologie