Le pouvoir a eu beau chercher à créer un climat de peur à la veille du 1er mai, la journée d’hier a été marquée par une profonde mobilisation, avec pour la première fois, à cette échelle, la convergence entre les militants syndicaux, du mouvement social, des partis politiques, et les Gilets jaunes, mobilisés depuis près de six mois. Par centaines de milliers dans tout le pays, la colère s’est à nouveau exprimée, preuve que les annonces de Macron il y a moins d’une semaine sont largement perçues comme insuffisantes pour éteindre la mobilisation. À noter qu’à Paris, la préfecture – toujours aussi manipulatoire – a réussi l’exploit d’annoncer deux fois mois de manifestantEs qu’Occurence, ce cabinet mandaté par plusieurs médias, qui n’est pas connu pour gonfler les chiffres des mobilisations…
Qu’importe, pour ce gouvernement, tous les moyens sont bons pour tenter de faire taire celles et ceux qui le contestent. Ainsi, après avoir créé un véritable état de siège dans la capitale – le nombre de stations de métros et de tronçons de ligne fermés était spectaculaire –, après s’être livré à près de 18 000 contrôles préventifs dans les rues, les gares ou aux sorties des métros, les forces de répression ont été lâchées sur la manifestation. Au prétexte de s’en prendre aux « black blocs » , des charges policières accompagnées de gaz lacrymogène ont été lancées à de multiples reprises contre l’ensemble de la manifestation. Les cortèges syndicaux, dont ceux de la CGT et Solidaires, ont fait les frais de cette violence, obligeant même le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez à quitter momentanément la manifestation.
Et comme si cela ne suffisait pas, pour salir cette mobilisation malgré tout réussie, Castaner s’est ensuite livré à des déclarations mensongères afin de présenter quelques dizaines de manifestantEs fuyant les violences policières et cherchant à s’abriter dans l’enceinte de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, comme des « black blocs » se livrant à une « attaque » de l’hôpital au mépris de la santé des patientEs… Une version largement relayée par les grands médias aux ordres, au détriment de toutes les vidéos et de tous les témoignages directs, en particulier ceux des soignantEs de l’hôpital ! Mais fort heureusement, certains médias commencent à reculer au vu de l’énormité de la manipulation. L’État devrait pourtant le savoir : quoiqu’on pense de leurs moyens d’action, ce sont bien aux symboles du capitalisme que s’attaquent les manifestantEs « black blocs » - McDo, agences bancaires ou Fouquet’s - et certainement pas aux hôpitaux !
Le NPA condamne les manipulations et les mensonges d’État d’un pouvoir qui ne sait comment sortir de la crise qui le mine depuis plusieurs mois. Nous demandons la libération immédiate des 32 personnes actuellement en garde à vue dans le cadre de « l’affaire de l’hôpital », l’arrêt des poursuites judiciaires contre elles et eux et, de façon plus globale, l’arrêt de toutes les poursuites et l’amnistie de tous les condamnéEs dans le cadre de ce mouvement. Le prochain acte des Gilets jaunes samedi, puis la grande journée de grève et de manifestation dans la fonction publique jeudi 9 mai, seront une nouvelle démonstration que la répression et les mensonges ne nous feront pas taire, et que le pouvoir macroniste n’a pas d’autre choix que de répondre aux revendications sociales, démocratiques et écologiques qui s’expriment depuis plusieurs mois dans la rue. Gilets jaunes, militantEs du mouvement social, syndicaux ou politiques, touTEs ensemble le même jour et au même moment, par nos grèves et nos blocages, faisons enfin reculer Macron et les patrons !
Montreuil, le jeudi 2 mai 2019