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Les Andorranes dans la rue pour que l’IVG ne soit plus un crime

Crédit Photo NPA

Dans le cadre de la Journée internationale pour le droit à l’IVG, une manifestation se tenait en Andorre le 30 septembre. Environ 150 militantEs avaient répondu à l’appel de l’association Stop Violències qui lutte pour la dépénalisation de l’IVG considérée en Andorre comme un crime, même après un viol.

Ce petit État, une « théocratie parlementaire », coincé entre la France et l’État espagnol, est régi par une législation moyenâgeuse. Deux coprinces décident du droit des femmes à disposer de leur corps : l’évêque d’Urgell, traditionaliste opposé à l’avortement, et... le président de la République française.

Solidarité avec Vanessa Mendoza Cortés

Vanessa Mendoza Cortés, présidente de Stop Violències, est traînée en justice par le président andorran, Xavier Espot Zamora, pour « diffamation ». Elle avait dénoncé en 2019, lors d’une session du comité de l’ONU contre les discriminations, l’interdiction de l’IVG dans son pays ! Grâce à une campagne de solidarité internationale, la menace d’une peine de prison a été levée mais elle risque une amende de 30 000 euros.

C’est pour affirmer notre solidarité avec Vanessa qu’une manifestation combative et colorée a traversé la ville qui a résonné pendant deux heures de slogans en plusieurs langues : « Vive la lutte féministe », « Si le pape était une femme, l’IVG serait légalisé », « Église, bas les pattes devant nos ovaires », « Séparation de l’Église et de l’État », « Macron et Espot démission »...

Manifestaient aux côtés des AndorranEs des féministes irlandaises, sud-catalanes, latino-américaines mais également des représentantEs des syndicats français voisins (FSU, Solidaires et CGT de Haute-Garonne et des Pyrénées-Orientales), du Collectif pour les droits des femmes 66 et du NPA, seul parti politique présent. Expression de la pression réactionnaire dans cette principauté, à la fin de la manifestation et à l’abri des regards, plusieurs femmes n’ayant pu participer à la manifestation, par peur de perdre leur emploi ou leur titre de séjour, sont venues exprimer leur solidarité avec le combat de Stop Violències.

Contre le joug de régimes théocratiques et réactionnaires

La manifestation s’est terminée, sous un soleil de plomb, par plusieurs prises de parole des délégations pour exiger l’abandon des poursuites contre Vanessa et le droit à l’IVG pour les Andorranes et toutes celles qui sont sous le joug de régimes théocratiques et réactionnaires. Et pour dénoncer la collusion entre le gouvernement Espot, l’Église andorrane et les présidents français qui n’ont que mépris pour le droit des femmes à décider et indifférence pour celles qui meurent de n’avoir pas pu faire le choix d’avorter !

L’hymne des femmes a été entonné en français, espagnol et catalan. Et, pour clore cette magnifique initiative de solidarité internationaliste et féministe qui a renforcé la détermination de nos camarades andorranes dans leur combat, nous nous sommes retrouvéEs dans une « ronde des sorcières » avec un brasero symbolique au milieu pour y jeter au feu pêle-mêle le patriarcat, l’Église, le capitalisme, le racisme et l’homophobie ! Le combat continue. Soyons plus nombreuses et nombreux lors du procès de Vanessa d’ici la fin de l’année !

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Mis à jour le dimanche 8 décembre 2024