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Couvre-feu entre 18 heures et 6 heures dans l’agglomération de Nouméa, interdiction de manifestations, dizaines d’arrestations, envoi en urgence d’escadrons de gendarmes, CRS, GIGN et RAID supplémentaires : Macron joue avec le feu en tentant de revenir par la force sur le droit du peuple kanak à l’autodétermination, que lui avaient assuré les accords signés en 1998 à Nouméa par le gouvernement français.
Ce qui se passe sur tout le territoire de Kanaky, c’est le soulèvement d’un peuple. Depuis le 13 mai, les salariéEs du port, de l’aéroport et de l’hôtellerie sont en grève et des barrages sont organisés sur les routes par les jeunes pour contrôler la circulation. En faisant tirer par la police sur les jeunes, Macron, Darmanin et leur politique répressive ont provoqué l’embrasement dont les images tournent en boucle dans les médias.
Une revendication unifie cette mobilisation : non au dégel de la loi électorale, non à la recolonisation que le gouvernement a mis en place en décembre 2021, en organisant unilatéralement, en pleine crise du covid le troisième référendum prévu par les accords de 1998. C’est bien la volonté du gouvernement d’arrêter le processus de décolonisation, ouvert en 1988 par les accords de Matignon, qui a ouvert la crise actuelle !
Depuis deux ans, l’USTKE, le FLNKS et la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) construisent des mobilisations sur tout le territoire de la Kanaky pour faire entendre la voix des coloniséEs. La réponse du gouvernement a été la répression (avec même des interpellations pour port du drapeau kanak) et la volonté de faire voter la loi Darmanin qui met définitivement un terme au processus issu des accords de Matignon en 1988, en mettant concrètement fin à la possibilité de l’autodétermination du peuple kanak avec l’ouverture du corps électoral.
Le NPA l’Anticapitaliste soutient les revendications portées par le FLNKS, la CCAT et la population kanak mobilisée : retrait de la loi Darmanin, retrait des forces de répression, respect du droit à l’autodétermination du peuple kanak, ouverture de discussions pour un processus de décolonisation. En Kanaky comme dans tous les territoires colonisés : pas de justice, pas de paix !
Publié le Lundi 13 mai 2024 à 19h46.
La recolonisation de la Kanaky
En 2020, en pleine période de COVID, l’État Français a imposé la tenue du 3è et dernier référendum pour l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie prévu par les accords de Nouméa. Le peuple autochtone Kanak avait pourtant demandé son report, car empêché de faire campagne pour cause de période de deuil.
Le peuple Kanak a donc décidé de ne pas participer à ce référendum et n’en reconnaît pas la légitimité.
L’État français décide donc aujourd’hui de stopper le processus de décolonisation et d’indépendance de la Kanaky en dégelant le corps électoral en ouvrant le droit de vote aux métropolitains arrivés récemment en Kanaky. Ce qui aura pour effet de renverser la majorité Kanak au gouvernement local.
Les organisations Kanak dénoncent une recolonisation de la Kanaky et s’appuie sur le droit international qui reconnaît au peuple Kanak le droit à l’autodétermination et à l’indépendance.
Entretien avec Rock Haocas, du Parti Travailliste et de l’USTKE pour parler de la lutte décoloniale kanak et des perspectives pour le mouvement à la veille du vote le 14 mai à l’Assemblée Nationale de cette loi du dégel du corps électoral.
Collectif Solidarité Kanaky