Ce jeudi 8 décembre, une journée de grève générale contre les nouvelles réformes austéritaires exigées par les créanciers nationaux a eu lieu en Grèce. Alors que les attaques s’annoncent de plus en plus forte, une loi va être examinée par les parlementaires. Son but ? Faciliter encore davantage les licenciements et limiter le droit de grève !
Karel Venuvitch
Au moment ou nous écrivons ces lignes, l’information concernant le nombre de manifestants n’est pas connu. Toutefois, c’est une première depuis le printemps dernier. Les principaux syndicats du public et du privé ont appelé à une grève générale de 24 heures pour dénoncer de nouvelles mesures austéritaires, visant à réduire les salaires et augmenter les taxes. De plus, les journaux sont ce jeudi absent des kiosques, suite à une grève mercredi, à laquelle les employés de chemin de fer et les médecins d’Etat se sont joints.
Alors que la Grèce est saignée par ses créanciers, que la dette correspond à 180% du PIB et que de nombreuses privatisations sont en cours – notamment celle des aéroports régionaux - cette journée de grève générale traduit un ras le bol légitime. Mais un autre événement pourrait mettre le feu aux poudres. En effet, lassé de ne pouvoir poursuivre la destruction à haute fréquence des acquis des travailleurs grecs, les créanciers du pays (UE, FMI etc ...) entendent faire passer par leur obligés nationaux une réforme des plus scandaleuses : à savoir une révision du droit du travail afin de réduire le champ d’action des grèves tout en facilitant les licenciements.
Dans la continuité des nombreux plans d’austérité appliqués par le gouvernement, Syriza se fait le relais de cette exigence qui est un véritable coup de couteau dans le dos des travailleurs. Saigner à blanc le peuple grec et l’empêcher de protester est le premier objectif de cette réforme que Tsipras ne prend même pas la peine de critiquer. Dans ce contexte, l’appel à une grève générale de 24 heures est un bon signal : celui que les travailleurs et les classes populaires ont suffisamment fait l’expérience de ce gouvernement « anti-austérité » et se sentent prêts à relever la tête.
Ce renouveau sur le terrain de la lutte des classes ouvre la perspective que les travailleurs et masses populaires grecques puissent prendre confiance en leurs forces et imposer leurs méthodes, après la capitulation du néo-réformisme incarné par Syriza. Face à la troïka et à ses projets, la seule alternative possible consiste à reconduire la grève générale jusqu’à ce que la bourgeoisie grecque et européenne cède dans le rapport de forces.