Dans le processus révolutionnaire russe de 1917, le mois de juillet constitue un tournant fondamental. L’échec de l’offensive militaire de juin avait mis en évidence l’incapacité du gouvernement provisoire à stabiliser la situation, tandis que le pays devenait incontrôlable en raison de la vague révolutionnaire durant l’été dans les campagnes. Le prolétariat de Petrograd chercha à résoudre le problème en destituant le gouvernement, ce qui se traduisit par les journées insurrectionnelles des 3 et 4 juillet qui posèrent pour la première fois la question d’une prise de pouvoir bolchevique.
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La guerre et l’échec du gouvernement provisoire
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Issu de la révolution de février, le gouvernement provisoire était dirigé par des ministres libéraux, soucieux de stabiliser la Russie pour en faire une république parlementaire de type occidental, mais aussi depuis avril par des ministres socialistes (mencheviques et socialistes-révolutionnaires), responsables devant le soviet de Petrograd.
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Les paysans entrent en révolution
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Au début du siècle, la Russie est un pays essentiellement rural (85 % de la population). La paysannerie, dans son immense majorité, pratique une agriculture très retardée, dans des villages isolés, tant au plan géographique qu’au niveau juridique, économique, social et culturel...
LIRE Ces décisives journées de juillet
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Lorsque le 2 juillet, la population de Petrograd apprit l’échec de l’offensive russe, la situation se tendit très rapidement.
Stationnés dans le quartier industriel de Vyborg, les 10 000 soldats du 1er -régiment de mitrailleurs, l’unité militaire la plus importante de Petrograd, mais aussi la plus infiltrée par les bolcheviques, se mutinèrent, craignant d’être envoyés au front.